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Une autre Haiti est elle vraiment possible?

Haiti-Culture


Notre drapeau devient-il une coquille vide ?

 

 

Prenez les signes évidents de négligence -et par inférence de mépris- affichés par certaines administrations publiques pour notre bicolore, en laissant flotter un drapeau décoloré et effiloché aux mâts de leurs édifices, -fait récemment dénoncé par Le Nouvelliste- 

 

[1] ajoutez-y les débats âpres, violents, interminables et stériles autour du « véritable premier drapeau national » auxquels se sont livrés et continuent de se livrer certains de nos historiens, et couronnez le tout avec les signes alarmants de marchandisation et de trivialisation [2] du bicolore que tout observateur attentif notera dans les rues de Port-au-Prince et ailleurs dans le pays, alors vous ne pouvez que vous poser comme moi la question : notre bicolore est-il devenu une coquille vide ?

 

Oui, pour beaucoup de nos compatriotes, notre drapeau n’est plus que deux morceaux de tissus, sans signification aucune. C’est, hélas, la conclusion à laquelle est parvenue une frange importante de la jeunesse haïtienne.

 

J’ai été bouleversée par le témoignage de ces jeunes, venus écouter Mme Odette Roy Fombrun et M. Kenrick Demesvar, le lundi 14 mai 2012, lors d’une conférence-débats organisée par la direction générale du musée du panthéon national (Mupanah) sur le drapeau haïtien.

 

Hélas ! l’heure n’est pas seulement grave, comme le criait hier encore Mme Michaelle Jean [3]. Elle est gravissime. Quand une nation en arrive à ce point, quand un État perd jusqu’au respect de ses symboles fondateurs, méprise son drapeau, symbole de sa souveraineté, alors, ce pays peut mourir !

 

Mme Fombrun a retracé, pour ces jeunes, l’histoire de la création du drapeau, avec rigueur et honnêteté, faits et références à l’appui. Le jeune ethnologue Kenrick Demesvar, lui, a traité des aspects symboliques de la question, en attirant l’attention sur la négligence coupable de l’administration publique et les accrocs au protocole concernant le drapeau.

 

Entre autres preuves de ce laxisme, il a évoqué le fait que, parfois, le drapeau reste hissé la nuit, ce qui ne se fait nulle part ailleurs sur la planète ou qu’il est hissé à mi-mât, sans raison aucune .

Notre drapeau abandonné, seul, dans les ténèbres, c’est une image forte et lugubre !

 

Et, coup de massue final, Demesvar a indexé, photo à l’appui, la « négligence » suprême des pouvoirs publics qui laissent flotter à la porte d’entrée du pays, à l’aéroport Toussaint Louverture, un bicolore sans les armes de la République.

 

Alors, citoyennes et citoyens, nous sommes en droit de nous demander : ce bicolore sans les armes de la République dans un espace officiel, qu’est-ce à dire ? Serait-ce un retour symbolique à 1803, au coup d’envoi des luttes pour l’indépendance ? Ou au contraire, serait-ce un message d’acceptation de la perte de cette soi-disant souveraineté, puisque le pays est sous occupation, non seulement politique et économique, mais aussi, et de plus en plus, sous occupation culturelle ?

 

Nos dirigeants sont-ils assez subtils pour manipuler ce symbole de cette manière-la ? Ou bien s’agit-il purement et simplement d’une négligence de plus à inscrire dans l’ambiance générale de l’informel, de la banalisation du pays, de soi et des autres, en un mot, du « tout vounm se do, anyen pa anyen » ?

 

Les intellectuels et politiciens pourront en disserter ad eternam. Les jeunes eux, ont conclu. Il s’agit de laxisme pur et simple.

 

De nombreux témoignages ont fusé de l ‘assistance pour déplorer cet irrespect envers nos symboles nationaux, notre hymne national, chanté parfois avec des paroles irrévérencieuses que nous connaissons tous [4] , nos héros, dérisoirement qualifiés de « zéros » [5], et notre drapeau, qui, pour certains jeunes, ne veut plus rien dire.

 

Surtout pour les tenants d’un certain groupe religieux, qui, dans les écoles de la République, ne veulent plus participer à la montée du drapeau.

 

« En fait, se demandent-ils, c’est quoi ce drapeau, à quoi sert-il ? Il n’a pas de signification particulière, alors pourquoi devrions-nous nous tenir droit devant lui, et lui marquer respect et attachement ? ».

 

Ces jeunes de classe terminale, venus de cinq écoles de la capitale [6], ont posé des interrogations poignantes qui nous interpellent tous.

 

Ils ont accusé, sans détours, le ministère de l’éducation nationale, qui, pensent-ils, a fait énormément de tort à la jeunesse et au pays tout entier, en supprimant les cours « d’instruction civique et morale », dont leur parlent leurs parents avec nostalgie.

 

Ils ont condamné les législateurs haïtiens qui, apparemment, ne s’intéressent pas aux symboles nationaux et n’ont pas prévu de sanctions pour les crimes de lèse-drapeau.

Les jeunes ont exprimé : qui leur désarroi, qui leur indignation, qui leur tristesse.

 

En réponse, Mme Fombrun, fidèle à elle-même, a apporté un éclairage apaisant pour cette jeunesse déboussolée, cette nation en lambeaux.

Ce qu’il faut retenir de notre histoire, a-t-elle souligné, c’est que les deux drapeaux ont été arborés par les troupes révolutionnaires.

 

Et qu’il s’agisse de drapeau noir et rouge, ou bleu et rouge, à bandes verticales ou à bandes horizontales, le message qu’il incarne reste et demeure le même : c’est un message d’union, un appel au ralliement de toutes les énergies et de tous les talents pour renverser les obstacles à l’édification d’une nation haïtienne, porte-étendard des valeurs de liberté, d’égalité et de dignité humaine.

 

C’est la leçon que nous ont donnée les ancêtres, les grands et les petits, les illustres et les anonymes, les grenadiers et les chasseurs, les bottés-galonnés-chamarrés et les va-nu-pieds, les hommes et les femmes, les vieillards et les enfants, qui, ensemble, ont versé leur sang pour nous léguer ce pays.

 

Et pour répondre à ces jeunes, en perte de fierté nationale, je voudrais ajouter que c’est aussi un rappel, qu’il nous faut, aujourd’hui, le maintenir libre et souverain et le mener sur les chemins de la fraternité et de la prospérité pour tous. Un défi à relever, aujourd’hui, et maintenant.

Pendant combien de temps allons-nous continuer à ignorer leur message ?

C’est dommage que le Mupanah ne dispose pas encore d’un auditorium, capable d’accueillir un très large public.

 

Cette conférence-débat, inscrite dans le cadre des manifestations éducatives et civiques organisées par le seul musée national et historique du pays, mériterait une très large diffusion dans nos médias.

 

A l’approche du 18 mai (2012), ces réflexions profondes sur notre passé et notre devenir de peuple sont d’une importance capitale.

 

Car, comme ne cessent de le répéter, artistes, autorités morales, politologues et autres spécialistes en sciences sociales, éducateurs, journalistes, citoyens ordinaires, tous concernés par la déliquescence et la lente agonie de notre pays, l’heure est gravissime. Un pays peut mourir.

Nous sommes sur la pente de l’autodestruction, du suicide collectif, et nous refusons de l’admettre. Jusqu’à quand, ce déni et cet aveuglement ?

 

Je termine sur ces mots forts de Mme Odette Roy Fombrun :
« Pour remplacer ce que l’on ne veut pas … il faut construire ce que l’on veut. »
L’heure est à la sensibilisation et au ralliement autour de valeurs communes.


18/05/2012
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Carnaval : Port-au-Prince annonce un carnaval exhibitionniste

 

Les responsables de la mairie de Port-au-Prince ont confirmé qu’il y aura bel et bien Carnaval dans la capitale haïtienne. Le comité organisateur présenté vendredi par le maire de Port-au-Prince, Yves Jason, a annoncé un carnaval de spectacle et d’exhibitionniste, a constaté Haïti Press Network.

 
Le comité désigné pour l’organisation du carnaval de Port-au-Prince a annoncé beaucoup de nouveautés dans ce carnaval qui se déroulera autour du thème "Ann rekonstwi Potoprens ansanm" (Reconstruisons Port-au-Prince ensemble).

Parmi les nouveautés annoncées, le coordonnateur général du comité, professeur à l’école nationale des Arts (ENARTS) Jean Kelly a fait mention de la désignation d’une Miss 2012, un défilée à la Grand-rue qui doit déboucher sur l’inauguration du buste de M. Colo ; démonstration de scène de magie d’art par les étudiants de l’Enarts etc.

"Pour avoir toujours été la région de la plus grande tradition du carnaval en Haïti, Port-au-Prince ne peut pas s’en passer", a déclaré le responsable du conservatoire haïtien d’art dramatique.

Le carnaval de Port-au-Prince suivra son parcours traditionnel, a fait savoir le maire de Port-au-Prince Yves Musacadin Jason.

Quant au dispositif de sécurité, le premier citoyen de la ville a fait état d’une structure composée de la mairie, de la police nationale, de la secrétairerie d’état à la sécurité publique, de la croix rouge et des comités de camps.

Le budget prévisionnel pour le carnaval de Port-au-Prince est de 80 millions de gourdes, a indiqué l’édile de Port-au-Prince qui a ajouté que la mairie financera le carnaval dans ses fonds propres à hauteur de 10 millions de gourdes.

Le maire a expliqué que l’état haïtien est prêt à financer seulement le défilée des bandes à pied et une partie des bandes déguisées, alors que la maire est entrain de chercher des financements pour les chars sonores.


04/02/2012
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Carnaval national aux Cayes, ils en parlent......

Le carnaval national a toujours été organisé à Port-au-Prince, mais pour l’année 2012, le gouvernement haïtien s'est tourné subitement vers le Sud plus précisément la ville des Cayes pour les trois gras. Cette décision ne plait pas à tous aconstaté Haïti Press Network.

 

Frustrations, colères et mélancolies sont les sentiments exprimés par certains amoureux du carnaval de Port-au-Prince sevrés du plaisir de voir le traditionnel défilé des groupes et des chars sonores dans les rues de la capitale.

Cette année, c'est la cité de Boisrond Tonnerre qui accueillera le carnaval et organisera les 3 jours gras.

"C’est absurde que le carnaval national soit organisé aux Cayes, mais je me demande pourquoi le gouvernement haïtien a fait choix d’une ville aussi lointaine qu’est la ville des Cayes", a martelé Smith Jean, un chauffeur de taxi.

"Je ne sais pas comment je vais faire pour me rendre aux Cayes, c’est dur d’aller dans une ville qu’on ne connait pas. Et le choix de cette ville a été faite en guise de gratitude parce que c’est la cité qui a donné plus de vote au président Martelly", a souligné Maxime, un marchand.


Pour d’autres, c’est la meilleure décision prises par les autorités concernées en montrant aux citoyens haïtiens et aux étrangers qu’il y a d’autres villes capables d’organiser de grands événements.

"Je suis contente d’aller danser le carnaval national dans la cite de Boisrond Tonnerre car cette nouvelle initiative pourrait aider le pays à se développer sur le point de vue touristique et économique", a déclaré Salvo Louis, un entrepreneur.

"C’est une décision très intéressante de la part du gouvernement, ca va permettre les Haïtiens et les étrangers de mieux connaitre le pays et les dirigeants doivent penser à organiser chaque année cet événement dans une ville différente du pays", a souhaité Jules Rita.

A souligner que beaucoup de préparations ont été entreprises dans la ville des Cayes comme un nouveau plan de circulation pour pouvoir bien accueillir le carnaval et projeter une nouvelle image du pays.


04/02/2012
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Michel Joseph Martelly aux Gonaives.....

Le président Michel Martelly a lancé un appel dimanche aux Haïtiens pour la bataille en faveur de l'éducation et pour l'environnement à l'occasion de la commémoration aux Gonaïves de la fête de l'indépendance nationale.

 
Dans son premier discours pour le jour de l'indépenance nationale, le chef de l'Etat a promis de changer les choses dans le pays en s'appuyany sur ses promesses de campagne.


"Les canons se sont tus il y a 208 ans, mais d'autres guerres restent à gagner, d'autres combats à mener, d'autres objectifs à atteindre", a déclaré le président Martelly qui a promis de mener à la construction d'un état moderne, stricte dans sa gestion.


Il a notamment annoncé lors de son intervention que la commission qu'il avait nommé pour travailler sur le retour de l'armée a remis un rapport favorable, recommandant la création d'une nouvelle armée.


"Cette nouvelle armée interviendra en cas de catastrophe naturelle et travaillera à sauvegarder l'intégralité territoriale contre les menaces que représentent le trafic de la drogue et le terrorisme", a déclaré le président Martelly.


M. Martelly a indiqué que le rapport sera soumis aux différents pouvoirs, au secteur privé et à la société civile pour prendre de bonnes décisions.

Il a aussi de nouveaux changements en 2012 en parlant de nouvelles élections, de création d'emplois et de développement de l'agriculture.


02/01/2012
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Le Gouvernement Americain finance des Sites Touristiques

L’ambassadeur américain en Haïti, Kenneth Merten, a remis  vendredi dernier au site Fort Jacques un chèque de 41 500 dollars à L’institut du Patrimoine National (ISPAN) pour la publication d’un catalogue de 200 sites historiques haïtiens, a constaté HPN.


Ce don du gouvernement américain permettra à L’ISPAN de procéder à un inventaire des 200 sites historiques d’une grande valeur culturelle en Haïti.

"Nous sommes là pour continuer à supporter les travaux visant à protéger le patrimoine culturel  Haïtien qui est une  gigantesque richesse", a fait savoir l’ambassadeur américain qui en a profité pour souligner  la portée historique d’un monument comme le site Fort-Jacques dans l’héritage du pays considérant son importance stratégique dans la création de la nation haïtienne.

Selon M. Merten, préserver le patrimoine culturel est un travail énorme. Le Diplomate américain a expliqué qu’ils avaient compris l’urgence de mettre les sites sur un document et de protéger le patrimoine culturel, après la publication de 42 œuvres d’arts et artisanales haïtiennes sur la liste rouge du conseil international des musées.

Cette liste, selon M. Merten, a attiré l’attention sur la faiblesse qui existe au niveau du patrimoine en vue d’empêcher leur pillage et leur destruction.

Durant les 10 dernières années, le gouvernement américain a financé 7 projets à hauteur de 500.000 dollars, a indiqué l’ambassadeur américain

M. Merten a expliqué que ce financement provient du fonds des ambassadeurs  qui est un programme du congrès américain pour permettre aux ambassadeurs américains de plus de 130 pays de travailler avec les gouvernements des pays et d’autres institutions de la protection et la préservation de leurs patrimoines culturels.

Le Directeur de l’ISPAN, M. Daniel Elie, a salué les efforts de l’ambassadeur américain visant à protéger et préserver le patrimoine haïtien qui est, selon lui, l’histoire d’une coopération fructueuse.

Selon M. Elie, les 200 sites qui seront catalogués, seront triées de quelques 2000 pièces culturelles identifiées et recensées par le service de l’inventaire de l’ISPAN.

L’ouvrage comprendra deux parties, a indiqué le Directeur de L’ISPAN : Une première partie qui présentera aux lecteurs une synthèse sur la formation des différentes formes patrimoniales des biens culturels d’Haïti

La deuxième  partie de l’ouvrage exposera la sélection de ces monuments et sites historiques sous formes de fiches signalétiques en indiquant leur toponyme, leur localisation, leurs coordonnées géo-spatiales, leurs motifs historiques et leur état de conservation.

"Cet ouvrage, le premier du genre, est destiné à devenir un important outil de planification pour la municipalité, l’aménagement du territoire et le développement intelligent de notre tourisme renaissant", a conclu l’ancien ministre de la culture.


13/12/2011
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Pierre Raymond Dumas sera le nouveau Ministre Culture?

Le journaliste-écrivain de renom, Pierre Raymond Dumas, est annoncé comme le nouveau ministre de la Culture et de la Communication (MCC), a appris Haiti Press Network.

 

C’est le chef fil du Groupe des parlementaires du parti INITE, le sénateur Joseph Lambert, qui a confirmé cette information lundi sur les ondes d’une station de radio privée de Port-au-Prince. Pierre Raymond Dumas remplacera à ce poste, Choiseul Henriquez, décédé dernièrement au Canada sans avoir été installé.


L’auteur de la rubrique : « Cette transition qui n’en finit pas » dans les colonnes du quotidien Le Nouvelliste, a été désigné par les responsables du regroupement politique « Inite » pour occuper le portefeuille du ministère de la Culture et de la Communication, a indiqué le troisième sénateur du Sud-Est.


Rappelons qu’un nouveau ministre de la Justice et de la Sécurité publique, devra également être nommé sous peu, en vue de remplacer Me Josué Pierre-Louis, qui a remis sa démission à cette fonction après avoir été l’objet d’interpellation par le Sénat de la République dans le cadre de l’affaire concernant l’arrestation du député Arnel Bélizaire.


06/12/2011
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Fort des Oliviers, un potentiel touristique négligé

Situé en amont de la baie de Saint-Louis du Sud, le Fort des Oliviers datant du 18e siècle, est un patrimoine historique important. Aujourd’hui, ce site touristique présente plutôt l’attrait d’un endroit négligé par les structures étatiques concernées du pays, a constaté Haïti Press Network.

 

La ville de Saint-Louis du Sud s’étend sur une superficie de 128 km2 avec une population de quelque 76 000 habitants. Elle est dotée d’une magnifique baie, de plages malheureusement non aménagées, de sites naturels et historiques négligés.

Ils sont nombreux ceux qui estiment que le pays dispose trop de richesses qui demeurent inexploitées. Ils croient que certains de nos sites touristiques méritent une meilleure attention des autorités constituées.


Le Fort des Oliviers en est un exemple concret de sites touristiques méprisés. Lors d'un reportage dans le Sud la semaine dernière, Haïti Press Network, a constaté que ce monument historique est absolument délaissé.

Construit à l’époque coloniale par les Français dans le but de combattre les troupes anglaises, le fort des Oliviers est considéré aujourd’hui comme un enfant abonné qui attend vainement le secours de ses parents insouciants.

Juste en face du Fort des Oliviers, se trouve de l’autre côté de la mer, l’île des Anglais où l’on peut encore visiter les vestiges des navires anglais et les ruines des églises catholiques vieux de plus de 3 siècles. 

« Je digère mal le contraste entre ce que disent les responsables qui prônent le développement du tourisme comme facteur de croissance économique et la réalité de ce pays. Ils sont nombreux les espaces culturels et historiques négligés en Haïti. Pourtant, ces endroits pourraient bien attirer les touristes », opine Santana résident aux États-Unis em visite à Saint-Louis du Sud .

Festival de la Sirène, une initiative louable

Néanmoins, dans l’obscurité de la négligence, apparait un brin de lumière. Car depuis environ cinq ans, la mairie de Saint-Louis du Sud et les responsables de la Société de communication et de marketing (Socomark), ont pris l’heureuse initiative de mettre en valeur le site du Fort des Oliviers. Ils y organisent tous les mois d’août, à l’occasion de la fête patronale de la commune, le « Festival de la Sirène » qui constitue une grande attraction au bord de la mer.

Selon l’homme d’affaires Ernst Ais, depuis la première année de l’initiative, la ville de Saint-Louis du Sud draine des milliers de visiteurs et de fêtards en provenance de la diaspora et de diverses régions du pays. Ils n’ont qu’un seul objectif : s’amuser tout en admirant la nature dans ce petit coin d’Haïti où la fraicheur des arbres et la brise de la mer donnent, outre mesure, goût à la vie.

« Grace à l’aide de la compagnie Antilles construction, dirigée par Jean-Claude Verdier, nous avons pu faire de ce site, le plus grand espace d’attraction culturelle et historique du département du Sud », s’est réjoui Ernst Ais.  Cependant, il reste beaucoup à faire pour améliorer l’espace, a-t-il ajouté.

À en croire M. Ais, depuis quelque temps, de nombreux efforts ont été fait par les initiateurs du festival, afin de rendre le site plus attrayant et plus accueillant. L’un des objectifs du « Festival de la Sirène », consiste à créer des activités génératrices de revenus dans cette communauté économiquement moribonde, a-t-il laissé entendre.

« Le Festival s’étend sur une période de cinq jours où des formations musicales sont toujours invitées à performer. Admettons que nous y accueillons 20 000 personnes et que chacune dépense en moyenne 100 gourdes par jour ; cela fait pratiquement 2 000 000 de gourdes par jour qui circulent dans la commune», a fait remarquer le candidat potentiel à la municipalité de Cavaillon.    

Atilio Jocelyn, octogénaire édenté, né à Saint-Louis du Sud, ne cache pas son sentiment de satisfaction de voir organisé le Festival de la Sirène dans la localité où il vit depuis plus de quatre-vingts ans. Cependant, il déplore énergiquement l’attitude des autorités centrales qui, dit-il, semblent oublier Saint-Louis du Sud et ses richesses inexploitées.

« Nous voulons que cette fête tienne une place de choix dans le cœur des Saint-Louisiens. Mais nous aimerions également que les dirigeants aient enfin les yeux rivés sur cette commune trop longtemps oubliée », a-t-il souhaité.

10/11/2011
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Miss Haiti 2011, 27 juillet prochain

Le 27 juillet va se tenir en Haïti un concours de beauté pour élire "Miss Haïti 2011". Cette dernière aura à représenter le pays au concours "Miss Univers 2011" à São Paulo (Brésil). Un concours qui va choisir la remplaçante de Sarodj Bertin à ce titre.


Bien que son élection ait été controversée, Sarodj Bertin avait bel et bien représenté Haïti à Las Vegas au concours de Miss Univers 2010 du milliardaire Donald Trump.

Haïti est invitée à participer cette année à cette prestigieuse compétition.Un concours national va se tenir au Karibe le 27 juillet afin d’élire la Miss Haïti, celle qui aura à représenter le pays à la 60ème édition de Miss Univers à São Paulo le 12 septembre 2011.

 

Pour prendre part au concours de "Miss Haïti 2011", il faut: "être originaire d’Haïti, être célibataire et ne pas avoir d’enfant, être âgée de 18 à 26 ans avant le spectacle final, être de bonne moralité et sans antécédents criminels, être inscrite à une institution scolaire ou détenir un diplôme d’une école accréditée, être belle de figure et avoir un corps proportionnel, être capable de rivaliser dans tous les domaines de la concurrence MHU, avoir la chance d’obtenir un sponsor et avoir un passeport valide".


17/07/2011
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Pas de Concours de Miss de cet été?

Tous les étés en Haïti, les téléspectateurs attendent la diffusion des concours de beauté. Miss Vidéomax et Miss AnayizZ sont les deux plus courus.  On est à la mi-juillet et la campagne n’a pas encore été lancée officiellement pour savoir si ces concours seront organisés cet été. Petite enquête de HPN


Miss Vidéomax est à sa 14ème édition sur Télémax. Ce concours vise la beauté et l’intelligence, il est ouvert aux jeunes filles de 17 à 23 ans. Les inscriptions sont lancées jusqu’au 23 juillet à la Télévision Nationale d’Haïti (TNH) et Télémax. Le concours sera sur les ondes d’ici ce mois d’août, avons-nous appris.

Nouveauté à cette édition, Miss Vidéomax sera diffusé sur la TNH aussi. Cette chaine avait, rappelons-le, diffusé Miss AnayizZ à ses débuts.

"J'espère que cette année le show prendra une autre dimension, que nous aurons des filles potentiellement à niveau et que les sponsors supporteront d’avantage le show", a indiqué Naika Souffrant, la présentatrice de Miss Vidéomax 2011.

D’un autre coté, Miss AnayizZ vient de lancer timidement le concours. Sur sa page Facebook et sur son site web, le staff de Miss AnayizZ annonce que le concours va se faire durant cet été.

"Miss Anayizz est le plus récent concours télédiffusé mettant en valeur les jeunes filles haïtiennes. Cette année le concours se déroulera sur le thème ‘Jeunesse, beauté et intelligence’, a indiqué Gaspard Dorélien, le coordonnateur du concours.

"Nous espérons atteindre, à travers cette activité, l'objectif de mettre les créateurs haïtiens en vedette, de promouvoir les jeunes talents et ainsi de différencier notre concours des autres qui sont du même genre", a affirmé M. Dorélien.

Marie Flore Morett (Miss AnayizZ) et Michel Bondley (Miss Vidéomax)  sont les 2 dernières gagnantes des concours de Miss en 2010.

 

Qui va remporter la couronne pour les éditions de 2011 ?... A suivre.


16/07/2011
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Des Horloges made in Haiti

 

Les Haïtiens sont très appréciés pour leur intelligence et leur génie. De la peinture naïve aux sculptures, des décorations dans des tôles aux tap tap, les couleurs d’Haïti témoignent de la richesse culturelle de ce pays.

 

Cette couleur fait partie intégrante maintenant des horloges fabriquées avec de simples matériaux et un peu d’intelligence … Louinès Révolus dit Bel Love, 34 ans, habite Diquini 63. Ce jeune homme talentueux est à la fois coiffeur, bricoleur, graphiste, designer et horloger.

 

Dans son petit atelier qui se trouve juste a côté de son salon de coiffure on le trouve en train de réparer un appareil de radio. Pourtant dans son salon de coiffure et dans son petit atelier quelque chose attire la curiosité de tout visiteur : ce sont de belles horloges aux multiples couleurs exposées au mur.

 

Des horloges que beaucoup pourraient penser être importées de l’étranger sont construites par Bel Love. « Dans ce pays il faut faire travailler son cerveau pour survivre », s’est-il félicité. De couleurs variées et de différentes formes, les horloges de Bel Love attirent encore plus de curieux que de clients.

 

Pourtant parmi toutes ces horloges exposées, celles de couleurs rose et blanc à l’effigie du président Michel Joseph Martelly sont les plus visées. « Le président Micky est très populaire parmi les jeunes, pourquoi ne pas exposer sa photo dans ces horloges? », s’est interrogé ce jeune talentueux qui a voté Martelly lors du second tour des élections en mars dernier.

 

Pour réaliser ces horloges, Bel Love n’a pas besoin de trop grand matériaux. Il suffit d’avoir une vitre en plastique, du PVC moulé sous la forme de l’horloge et d’un spray (Douko) pour les couleurs. Et qu’en est-il des moteurs? Bel Love achète des horloges en ville, les moteurs ainsi que les aiguilles.

 

Grace au logiciel « Photoshop », il fait le design et place les photos … et avec 2 piles voila une nouvelle horloge « made in Haïti ». Pour Bel Love ce travail ne lui prend pas pratiquement beaucoup de temps, en une journée il peur facilement confectionner ses horloges. « Je les vends à 500 gourdes », a-t-il assuré.

 

Il les fabrique sur commande et suivant le gout du client. Cependant son tout nouveau design avec l’effigie du président Martelly lui permet d’avoir un peu de clients. « On est jeune et on a besoin d’encouragement », a soupiré Bel Love.qui a fait le déplacement spécial en tap tap le 18 mai écoulé à Arcahaie, à l’occasion de la Fête du Drapeau, pour remettre au président Martelly 2 exemplaires de son horloge avec la photo de celui-ci très souriant.

 

« Ce fut l’un des plus grands moments de ma vie, j’ai remis les horloges a l’un de ses gardes, le président les a regardées et les a demande de les mettre dans sa voiture », s’est-il réjouit.

 


02/07/2011
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Frankétienne l’intemporel, l’inclassable

 

Né  le 12 avril 1936, l’écrivain Frankétienne a atteint l’âge respectable de 75 ans le mardi 12 avril. Un monument de la littérature à l’épreuve du temps et qui évolue en dehors des schémas classiques.


Frank Etienne marque encore sa génération par sa puissance créatrice, par son inventivité lexicale et par son excentricité. Auteur de plus d’une quarantaine de titres, adulé par ses lecteurs, étudié dans certaines universités, Frankétienne surprend par sa démarche littéraire, inscrite dans « Le Spiralisme ». Son art du roman se veut une rupture par rapport au roman classique haïtien.

Romancier de rupture
Les premiers romans de Frankétienne pourraient être associés à une quête de rupture vis-à-vis des deux pères du roman moderne haïtien : Jacques Roumain et Jacques Stephen Alexis. Deux titres suscitent encore l’intérêt des critiques: Ultravocal, (1972) et Dezafi, (1975), qui s’apparenteraient à une révolution du genre en Haïti.

Nous n’avons affaire ni aux audiences de Justin Lhérisson ni aux romans réalistes de Frédéric Marcelin. Le style de ce  géant contemporain  est résolument novateur. Il brise la syntaxe classique et s’enrichit en créole comme en français de néologismes de formes et de sens.

Le lecteur se croirait en dans le sentier revisité  du « Nouveau roman » à la Robbe-Grillet ou à la Nathalie Sarraute. Les thèmes qui sous-tendent cette démarche romanesque participent de cette expérience d’écriture tourbillonnaire.

Le vaudou est l’élément   primordial de   la « révolte des zombis », séquencée par Frankétienne dans « Dézafi » ou beaucoup plus tard dans « Les Affres d’un défi » (1980), la version française de ce merveilleux roman considéré comme un classique de la littérature créole caribéenne.

Depuis Ultravocal, Frank a pu trancher pour se hisser parmi les auteurs majeurs du sous-continent américain. Le roman Ultravocal  met face à face Vatel et Mac Abre, deux protagonistes, confrontés à la boulimie du narrateur. Monologues croisés et voix gémellaires, telles sont les partitions de ce roman, écrit dans différents registres. En page de couverture, l’auteur mentionne spirale au lieu de « roman ».

Le spiralisme, comme tout manifeste, exige une explication au moins. Son théoricien a une formation scientifique et littéraire; Frankétienne, est capable de parler avec un minimum d’aisance des formules connues d’Einstein que des poèmes majestueux d’Alexis  Léger, dit Saint-John Perse.

La carrière littéraire de Frankétienne est faite de métamorphoses, et ceci depuis la parution de son roman «  Mûr à crever » (1968), axé sur la migration haïtienne vers les Bahamas. En 1972, ce voleur de feu lexical frappe un grand coup avec la parution de sa première spirale « Ultravocal », texte perçu comme un voyage polymorphe.

Le texte spirale, « Dezafi », de Frankétienne, reconnu en 1975 comme premier roman créole haïtien, montre merveilleusement la puissance de travail du grand tourmenté des lettres haïtiennes. Ce roman, traduit ou réécrit par son auteur, prouve la force littéraire du sorcier Frankétiene. On vit à travers les pages du livre « Les affres d’un défi », les voies souterraines de «  la papadocratie zombificatrice ». Le style est ici jouissif et le drame de la zombification devient presque requiem.


13/04/2011
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Dimanche, 50e Journee du Theatre....

 

La ministre de la Culture et de la communication, Marie Laurence Jocelyn Lasègue, et le directeur du Théâtre national, Frantz Jacob, ont annoncé la célébration ce dimanche 27 mars la Journée internationale du théâtre.


« Vu les difficultés auxquelles nous faisons face nous n’allons pas réaliser beaucoup d’activités cette année », a regretté  M. Frantz Jacob, directeur du théâtre national,  qui a toutefois annoncé une cérémonie de remise de certificats à St-Marc à des  personnes ayant suivi des stages de formations en théâtre.

 


M. Jacob a aussi invité le public à une série de « conférences-spectacles »  qui commenceront dès ce soir à la Faculté d’ethnologie. Cette activité est la contribution du théâtre national dans le cadre de la célébration du 70e anniversaire du bureau d’Ethnologie.


Des représentants du théâtre national sont nommés dans 6 départements du pays, a confié M. Jacob qui a expliqué la coïncidence de ces nominations avec la célébration de la journée internationale du théâtre.


De son côté, Mme Lassègue a reconnu que le Théâtre national est l’une des structures négligées par son administration après le séisme. Elle a souhaité que le prochain ministre le place sur sa liste des priorités.


La Journée mondiale du théâtre a été créée en 1961 par l’Institut international du théâtre afin de célébrer le théâtre à travers le monde. Chaque année, elle est célébrée par la communauté théâtrale dans le monde entier le 27 mars.

De nombreuses manifestations nationales et internationales marquent cette journée.
En célébrant la Journée mondiale du théâtre (27 mars), les dramaturges soulignent le rôle que revêt le "père des arts" dans l'expression et l'incarnation des différentes questions et valeurs humaines et esthétiques en tout temps et en tout lieu.


26/03/2011
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Le Carnaval n'attire pas la grande foule

 

 

Les festivités carnavalesques de cette année, les premières depuis le terrible tremblement de terre du 12 janvier 2010, ont peu d'envergure en comparaison aux années précédentes.

Les activités ont débuté timidement le dimanche 6 mars en milieu d'après-midi et doivent durer jusqu'au 8 mars en cours, autour du thème « Ann selebre la vi (Célébrons la vie) ».

Des milliers de fêtards ont quand-même occupé les rues en dansant et chantant, certains d'entre eux munis de photos des deux candidats à la présidence (Mirlande Manigat et Michel Martelly) donnant une allure électorale aux festivités.

Contrairement aux années antérieures, de rares chars allégoriques ont été remarqués sur le parcours et les groupes les plus représentatifs des différentes tendances musicales d'Haïti n'étaient pas au rendez-vous.

Le décor est le même que pour les dimanches pré-carnavalesques : une dizaine de bandes à pied, quelques Dj et divers groupes musicaux constitués de jeunes défilent de la Mairie de Port-au-Prince (Bicentenaire, cote ouest de la capitale) vers le stade Sylvio Cartor (centre) en passant par les rues des Casernes, de la République et Oswald Durand.

Des pluies inattendues annonçant l'arrivée prochaine du printemps n'arrangent pas les choses. La première journée s'est terminée prématurément vers 9 :00 du soir (heure locale), tandis que la clôture était prévue à minuit.

Le gouvernement, via le Ministère de la Culture et de la Communication (MCC), a décaissé 50 millions de gourdes pour la réalisation du carnaval sur l'ensemble du territoire. La moitié de cette somme est allée à la commune de Port-au-Prince.

De l'avis de certains citoyens qui ne voient pas d'un bon oeil la réalisation de cette fête populaire dans le contexte de l'après-séisme, ces fonds devraient de préférence être utilisés à améliorer les conditions de vie des victimes du cataclysme qui vivent actuellement dans des camps de fortune.

C'est aussi l'avis de plusieurs groupes musicaux comme Ram, T-Vice, Djakout Mizik, Kreyol La, Carimi et tant d'autres qui n'ont pas répondu au rendez-vous.


08/03/2011
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Renforcement de la Culture Haitienne

Le Ministère de la culture et de la communication et la délégation européenne en Haïti ont lancé jeudi un programme d’appui au renforcement de la culture et de l’art pour le développement économique et social d’Haïti.





Le programme vise le développement socio-économique d’Haïti par le renforcement du secteur de la culture. Financé à hauteur de 3.7 millions d’euros par l’Union européenne, ce programme contient quatre composants essentiels.



L’appui à la politique sectorielle du Ministère de la culture, l’appui au perfectionnement du secteur culturel, un programme de soutien aux initiatives culturelles, et le centre culturel virtuel.



“Ce programme s’inscrit dans le choix du gouvernement, de compter sur le secteur culturel comme levier principal dans le cadre de la reconstruction du pays”, a déclaré Mme Marie Laurence Jocelyn Lassegue, ministre de la culture.



Plusieurs personnalités du milieu culturel, dont la responsable de la direction nationale du livre, Emilie Prophète, l’écrivain Gary Victor ont pris part au lancement de ce projet au Karibe convention center, à Pétion-ville.



La représentent de la délégation européenne en Haïti, Mme. Lut Fabert-Goossens a salué les acteurs du secteur culturel haïtien qui ont su définir les grandes orientations de ce programme.


04/03/2011
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Haiti entre le Carnaval et le Raranaval

Après la période du carnaval s'organise en Haïti le raraval, un carnaval paysan de haute portée. Les dégâts et morts occasionnés par le séisme du 12 janvier 2010 avait privé la population de ces deux festivités populaires.


Après le carnaval de cette année axé autour du thème "Annou selebre lavi/Célebrons la vie", s'annonce dès le mercredi des cendres le  raranaval.
La tradition du rara si chère aux hommes politiques en mal de popularité s’inscrit depuis les années 90 dans une catharsis collective sous haute surveillance militaire étrangère.


Dans l’Artibonite, le défilé rara enthousiasme encore  des milliers de jeunes et d’adultes. .. Le défilé  riche en sons et en couleurs  charrie pieds poudreux et demoiselles en chaussures de luxe. La globalisation serait proche…


Accords de bambous et déferlements de tambours  permettent  aux fêtards de gérer à merveille leurs tours de reins. Des jeunes filles en fleurs et des femmes sexagénaires aux robes très colorées offrent aux curieux leurs déhanchements de reines magnétiques. Différents groupes connus  font l’animation à Borel pendant les jours de rara.  L’aide de la diaspora facilite les festivités.


La musique rara est en train de se transformer à un tel point que les artistes  l’exploitent bien ou mieux l’intègrent à des compositions à succès mondial. Certains musiciens rêvent de faire du rara ce que Béla Bartòk  fait de la musique folklorique hongroise.


Depuis des années, des instruments purement modernes, en tout cas différents des vaccines, des tchatchas ont alimenté les groupes raras. On citera en le saxophone, la trompette, la flûte…


Le rara superélectronique attend son synthétiseur et ses programmes archiparfaits. Les Japonais ont les yeux ouverts sur Azor dont la musique rappelle le rara haïtien. Imaginez l’époque amérindienne!

Des caméras de jeunes réalisateurs filment les défilés à Léogâne, à l’Archahaie et dans l’Artibonite. Les films vidéo rara permettent à la communauté haïtienne ultramarine d’être en contact avec la terre nourricière.


Comme aucun signe des temps, le tuyau PVC comme on le dit couramment en Haïti, remplace le bambou  assez prisé dans certaines régions du pays. Les travestis  s’exhibent comme les gays en effervescence à Los Angeles. Les maillots des participants sont souvent couverts de slogans écrits  plusieurs langues. Les vêtements usagés appelés ordinairement Kennedy comblent un vide.


Pourtant les entreprises commerciales et bancaires du pays sont plus ou moins vigilantes dans la conception d’appareillages carnavalesques. Le rara du pays en dehors aurait-il suscité un investissement à fonds perdu ?


Les nantis des grandes villes à bord de leur 4x4  font leur démonstration de force à travers les campagnes réputées pour leur rara. Les bouteilles de Barbancourt , de Cinzano, de Raphaël font le bonheur des fêtards.


Le rara à force de se métamorphoser reprend parfois des chants carnavalesques des villes. La chorégraphie vodou tend par endroits à s’américaniser. On se laisse facilement envahir par des costumes et des chaussures hors-normes : blue jeans, tee-shirt, tennis nike, puma, addidas. Les dollars américains via Western Union maintiennent en vie le rara.


Le rara reste toujours festif. Jeunes et vieux s’enivrent de chansons salées et d’accords perdus. On se demande si cette forme de catharsis collective est une forme de contre-expertise de la globalisation et d’une expérience limite de la fascination exercée en Haïti par la culture impériale nord-américaine.


Peut-on danser aujourd’hui le rara comme on danse le rap-ragga ? Oserait-on associer les costumes rara à ceux des trois jours gras ? Pourquoi cette fête populaire n’attire-t-elle pas une grande masse de touristes ?


Depuis la révolution avortée le 7 février 1986, Haïti aurait été presque rayée de la carte touristique mondiale. La surmédiatisation de ce pays annonce-t-elle de clairs matins pour les groupes rara et les artistes haïtiens en général?


Certains désignent le défilé rara sous le nom de raranaval... Signe des temps.


25/02/2011
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