Situé en amont de la baie de Saint-Louis du Sud, le Fort des Oliviers datant du 18e siècle, est un patrimoine historique important. Aujourd’hui, ce site touristique présente plutôt l’attrait d’un endroit négligé par les structures étatiques concernées du pays, a constaté Haïti Press Network.
La ville de Saint-Louis du Sud s’étend sur une superficie de 128 km2 avec une population de quelque 76 000 habitants. Elle est dotée d’une magnifique baie, de plages malheureusement non aménagées, de sites naturels et historiques négligés.
Ils sont nombreux ceux qui estiment que le pays dispose trop de richesses qui demeurent inexploitées. Ils croient que certains de nos sites touristiques méritent une meilleure attention des autorités constituées.
Le Fort des Oliviers en est un exemple concret de sites touristiques méprisés. Lors d'un reportage dans le Sud la semaine dernière, Haïti Press Network, a constaté que ce monument historique est absolument délaissé.
Construit à l’époque coloniale par les Français dans le but de combattre les troupes anglaises, le fort des Oliviers est considéré aujourd’hui comme un enfant abonné qui attend vainement le secours de ses parents insouciants.

Juste en face du Fort des Oliviers, se trouve de l’autre côté de la mer, l’île des Anglais où l’on peut encore visiter les vestiges des navires anglais et les ruines des églises catholiques vieux de plus de 3 siècles.
« Je digère mal le contraste entre ce que disent les responsables qui prônent le développement du tourisme comme facteur de croissance économique et la réalité de ce pays. Ils sont nombreux les espaces culturels et historiques négligés en Haïti. Pourtant, ces endroits pourraient bien attirer les touristes », opine Santana résident aux États-Unis em visite à Saint-Louis du Sud .
Festival de la Sirène, une initiative louable
Néanmoins, dans l’obscurité de la négligence, apparait un brin de lumière. Car depuis environ cinq ans, la mairie de Saint-Louis du Sud et les responsables de la Société de communication et de marketing (Socomark), ont pris l’heureuse initiative de mettre en valeur le site du Fort des Oliviers. Ils y organisent tous les mois d’août, à l’occasion de la fête patronale de la commune, le « Festival de la Sirène » qui constitue une grande attraction au bord de la mer.

Selon l’homme d’affaires Ernst Ais, depuis la première année de l’initiative, la ville de Saint-Louis du Sud draine des milliers de visiteurs et de fêtards en provenance de la diaspora et de diverses régions du pays. Ils n’ont qu’un seul objectif : s’amuser tout en admirant la nature dans ce petit coin d’Haïti où la fraicheur des arbres et la brise de la mer donnent, outre mesure, goût à la vie.
« Grace à l’aide de la compagnie Antilles construction, dirigée par Jean-Claude Verdier, nous avons pu faire de ce site, le plus grand espace d’attraction culturelle et historique du département du Sud », s’est réjoui Ernst Ais. Cependant, il reste beaucoup à faire pour améliorer l’espace, a-t-il ajouté.
À en croire M. Ais, depuis quelque temps, de nombreux efforts ont été fait par les initiateurs du festival, afin de rendre le site plus attrayant et plus accueillant. L’un des objectifs du « Festival de la Sirène », consiste à créer des activités génératrices de revenus dans cette communauté économiquement moribonde, a-t-il laissé entendre.
« Le Festival s’étend sur une période de cinq jours où des formations musicales sont toujours invitées à performer. Admettons que nous y accueillons 20 000 personnes et que chacune dépense en moyenne 100 gourdes par jour ; cela fait pratiquement 2 000 000 de gourdes par jour qui circulent dans la commune», a fait remarquer le candidat potentiel à la municipalité de Cavaillon.
Atilio Jocelyn, octogénaire édenté, né à Saint-Louis du Sud, ne cache pas son sentiment de satisfaction de voir organisé le Festival de la Sirène dans la localité où il vit depuis plus de quatre-vingts ans. Cependant, il déplore énergiquement l’attitude des autorités centrales qui, dit-il, semblent oublier Saint-Louis du Sud et ses richesses inexploitées.
« Nous voulons que cette fête tienne une place de choix dans le cœur des Saint-Louisiens. Mais nous aimerions également que les dirigeants aient enfin les yeux rivés sur cette commune trop longtemps oubliée », a-t-il souhaité.