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Une autre Haiti est elle vraiment possible?

Minustah en Bref


Minustah Faits et Chiffres

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Après le séisme dévastateur qui a frappé Haïti le 12 Janvier 2010, le Conseil a, par la résolution 1908 du 19 janvier, la résolution 1927 PDF Document du 4 juin et la résolution 1944 du 10 octobre 2010, augmenté les niveaux de forces globaux de la MINUSTAH pour appuyer le rétablissement immédiat, de reconstruction et de stabilité.

 

Il a demandé à la MINUSTAH de continuer, dans le cadre de son mandat actuel, sa collaboration avec l’OCHA et l’équipe de pays des Nations Unies à soutenir les efforts humanitaires et de la récupération et à la suite encouragé tous les acteurs de continuer à s’engager dans une planification conjointe et la coordination au niveau national et local.

 

Le Conseil a encouragé la MINUSTAH de fournir un soutien logistique et l’expertise technique pour aider le Gouvernement d’Haïti de poursuivre ses activités pour renforcer les capacités de ses établissements de primauté du droit au niveau national et local, et d’accélérer la mise en œuvre de la stratégie de réinstallation du gouvernement pour les déplacés personnes.

 

Il a demandé à la Mission de continuer son soutien au Gouvernement haïtien et le Conseil électoral provisoire dans la préparation et la conduite des élections en Haïti, et de coordonner l’assistance électorale internationale en Haïti, en coopération avec d’autres acteurs internationaux, y compris l’OEA.

 

Mission:

Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH)

 

Quartier Général:

Port-au-Prince

 

Bureaux régionaux :

Cap-Haïtien, Fort Liberté, Gonaïves, Hinche, Jacmel, Jérémie, Les Cayes, Miragoâne, Port de Paix

 

Mandat actuel :

Résolution 1892 du Conseil de Sécurité (13 octobre 2009)

 

Effectifs

7.803 militaires et 2.136 policiers UNPOL, 464 civils internationaux, 1.239 civils locaux et 207 volontaires des Nations Unies (VNU).

 

Militaires : 19 nationalités

 

UNPOL : 41 nationalités

 

Civils : 115 nationalités

Le 13 octobre 2009, par sa résolution 1840, le Conseil de sécurité a décidé que la MINUSTAH comportera à titre temporaire, un contingent d’un maximum de 6.940 soldats de tous rangs et une composante policière de 2.211 membres maximum.

 

Pays fournissant des effectifs militaires:

Argentine (557), Bolivie (208), Brésil (1.280), Canada (5), Chili (509), Equateur (67), États-Unis d’Amérique (6), France (2), Guatemala (116), Indie (1), Jordanie (634), Korea (1), Népal (1.078), Paraguay (31), Pérou (209), Philippines (157), Sri Lanka (959) et Uruguay (1.136).

 

Pays fournissant des agents de police civile :

Argentine, Bangladesh, Benin, Brésil, Burkina Faso, Cameroun, Canada, Chili, Chine, Colombie, Côte d’Ivoire, Croatie, Egypte, El Salvador, Espagne, Etats-Unis d’Amérique, France, Grenade, Guinée, Inde, Jamaica, Jordanie, Madagascar, Mali, Népal, Niger, Nigeria, Pakistan, Philippines, République Centre Africaine, Roumanie, Ruanda, Russie, Sénégal, Serbie, Sri Lanka, Tchad, Togo, Turquie, Uruguay, Yémen

 

Budget de la mission :

Pour la période du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010 : 611,751,200$, financés par l’ensemble des Etats membres des Nations Unies proportionnellement à leurs moyens (par exemple la contribution d’Haïti au budget annuel est de : 0,2%,  soit 1,200,000 $).

 

Pertes en vie humaines :

- 63 militaires

- 25 agents de police de l’ONU (incluant les FPU)

- 43 civils (internationaux)

- 24 civils (locaux)

 

Dernière mise à jour : 15 mars 2010


26/04/2011
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Minustah Leadership

 

Edmond Mulet (Guatemala)

M. Mulet succède ainsi à Hédi Annabi, de la Tunisie, qui a péri tragiquement le 12 janvier 2010 au cours du tremblement de terre survenu en Haïti, comme Représentant spécial, et Chef de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH) .

M. Mulet était depuis août 2007 Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix et Chef du Bureau des opérations.  Depuis le 14 janvier dernier, il était Représentant spécial et Chef de la MINUSTAH par intérim. 

 

Dans les semaines qui ont suivi le séisme, il a démontré un sens remarquable du leadership, et, grâce à sa force, sa détermination, sa clairvoyance et sa capacité de résilience, il a facilité les efforts de la famille des Nations Unies, du peuple d’Haïti, des Gouvernements de la région et de la communauté internationale dans son ensemble.

De juin 2006 à août 2007, M. Mulet avait déjà occupé les fonctions de Représentant spécial et Chef de la MINUSTAH. 

 

Avant cette nomination, il était diplomate et législateur dans son pays, le Guatemala, occupant diverses fonctions d’Ambassadeur auprès de l’Union européenne et des États-Unis.  Il a de plus travaillé comme membre du Congrès national du Guatemala pendant 12 ans, y compris en tant que Président de cette institution. 

 

Au cours des années passées dans la législature guatémaltèque, M. Mulet a contribué activement aux processus de paix en Amérique centrale, aux Accords d’Équipollas, et aux Négociations de paix guatémaltèques.

 

M. Mulet a fait ses études au Guatemala, au Canada, aux États-Unis et en Suisse.  Outre ses activités dans la fonction publique, il a travaillé pendant de nombreuses années comme journaliste et conseiller juridique auprès d’institutions publiques et d’organismes privés.

Représentant spécial adjoint, Coordonnateur aux affaires humanitaires, Coordonnateur Résident


 

Nigel Fisher (Canada)

M. Nigel Fisher est Représentant spécial adjoint  pour la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) où il agit à titre de Coordonnateur résident des Nations Unies et de Coordonnateur humanitaire.  M. Fisher prend la succession de Mme Kim Bolduc, également du Canada.

 

M. Fisher apporte dans ses nouvelles fonctions une vaste expérience de leadership interculturel dans les domaines du développement international, de la sécurité humaine et du développement des enfants, en particulier dans le cadre des actions humanitaires et de développement innovantes dans les conflits et les situations postconflit.

 

Ayant commencé sa carrière aux Nations Unies en 1977, M. Fisher a récemment terminé son mandat de Représentant des Nations Unies pour l’évaluation après la catastrophe en Haïti.  Depuis 2005, il occupait le poste de Président et Directeur général de l’UNICEF-Canada. 

 

M. Fisher, avec rang de Sous-Secrétaire général, a par ailleurs été Directeur exécutif du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets et Vice-Représentant spécial pour la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) où il a supervisé les programmes des Nations Unies pour les actions humanitaires et de reconstruction dans ce pays.

 

M. Fisher a vécu et travaillé dans une douzaine de pays en développement d’Asie, du Moyen-Orient et d’Afrique.  Il a également beaucoup œuvré en faveur de la protection des enfants touchés par les conflits armés.

Représentant spécial adjoint

 

Kevin Kennedy (États-Unis)

M. Kennedy a été nommé Représentant spécial adjoint du Secrétaire général, il succède à Luiz Carlos da Costa, du Brésil, décédé tragiquement lors du tremblement de terre du 12 janvier 2010.

 

M. Kennedy apporte dans ses nouvelles fonctions une vaste expérience en matière d’organisation de la réponse internationale aux urgences humanitaires dans diverses parties du monde, à la fois aux niveau stratégique et politique et sur le terrain.

 

Aux Nations Unies depuis 1993, M. Kennedy a été Coordonnateur spécial adjoint pour le processus de paix au Moyen-Orient.  Il a aussi dirigé la Division de la coordination et des interventions au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), et occupé des postes de responsabilité dans le domaine de l’action humanitaire au Soudan, en Iraq, dans les Balkans, au Timor oriental et en Somalie.

Commandant de la force militaire

Général de Division Luiz Eduardo Ramos Pereira

Général de Division Luiz Eduardo Ramos Pereira (Brésil)

Le général Luiz Ramos est entré dans l’armée brésilienne en janvier 1976.  Officier d’infanterie dès janvier 1979, il a eu une carrière distinguée, occupant de nombreux postes à responsabilités.  Parvenu au grade de colonel, il a été nommé Commandant adjoint à la brigade aéroportée de Rio de Janeiro, entre 2007 et 2009.  Après avoir été promu au rang de général de division, M. Ramos a pris la tête de la huitième Brigade d’infanterie légère à Rio Grande Do Sul, en 2010 et 2011.

 

Le général Luiz Ramos a une expérience considérable du commandement et de l’encadrement de troupes au sein de l’armée brésilienne, ainsi que comme instructeur à l’Académie militaire du Brésil.  D’octobre 1992 à octobre 1993, il était observateur militaire des Nations Unies au sein du Commandement de la Force en Bosnie-Herzégovine.  De juin 2005 à juin 2007, il était attaché militaire à l’Ambassade du Brésil à Tel-Aviv, en Israël.

Né en 1956, le général Luiz Ramos est marié et père de deux enfants.

Commissaire de Police

Marc Tardif Headshot 

Commissaire Marc Tardif (Canada)

Le Commissaire Marc Tardif, de la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) a rejoint la MINUSTAH en février 2010, en tant que Chef Adjoint de la Police délégué aux Opérations.

 

Il a une expérience approfondie sur les enquêtes criminelles, les crime relatifs à la propriété intellectuelle, produits de la criminalité, crime organisé, drogue, immigration et passeports, trafic illégal d’êtres humains et enquêtes internes.

 

Au cours de sa carrière, il occupa de nombreuses fonctions, dans son pays et à l’étranger, au Kosovo, en Australie, et en Haiti. De 2007 à 2010, Marc Tardif, en détachement de la Gendarmerie Royale du Canada auprès du Gouvernement, était Directeur des Opérations de sécurité.

 

Il y a assuré la sécurité du Premier Ministre et de son Cabinet. Il a aussi exercé un leadership stratégique et fourni des orientations et des conseils aux ministères et organismes sur les questions liées à la sécurité du gouvernement, aux menaces et aux urgences. En 2005, il a été en charge de la sous-direction de l’Immigration et des Passeports des opérations fédérales internationales (OFI), et y a assuré la coordination de la lutte contre le trafic illégal d’êtres humains.

 

Il a ensuite été Directeur général par intérim de l’intégrité des frontières et Directeur des douanes et assises. A noter qu’au cours de sa carrière, Marc Tardif avait déjà servi dans deux missions des Nations Unies: En 1995, il avait déjà été en poste en Haiti, en charge de l’administration du Détachement de la Police des Nations Unies de Fort Liberté.

 

En 2000, au Kosovo, il avait été en charge de la coordination des Unités d’enquête sur le Trafic illégal et la Prostitution (TPIUs) déployées sur le territoire. Le Commissaire par interim Marc Tardif a débuté sa carrière à la Gendarmerie Royale du Canada, en 1978.

 

Il est détenteur d’un Certificat sur la Gestion de la Police de l’Université de Montréal.


26/04/2011
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Minustah Mandat

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I. LE DIALOGUE POLITIQUE ET LES ELECTIONS

1. Appuyer le processus politique en cours:

  • Favoriser le dialogue politique sans exclusive et la réconciliation nationale
  • Fournir un soutien logistique et sécuritaire dans la perspective des prochaines élections


II. EXTENSION DE L’AUTORITE ET RENFORCEMENT DES CAPACITES DE L’ETAT

1. Appui institutionnel

  • Au niveau central : conseils et assistance technique en vue de renforcer les capacités législatives du Parlement et les capacités exécutives des ministères.
  • Au niveau local: assistance technique aux autorités déconcentrées (Délégations & Vice-Délégations), aux Communes et Sections Communales (formations, séminaires, réunions-débats, appui technique…).

QIPS – PROJETS A IMPACT RAPIDE

  • Aider le Gouvernement haïtien à renforcer les institutions étatiques en fournissant des services spécialisés aux principaux ministères.
  • Appuyer les autorités locales dans la mise en place des structures d’État (réhabilitation de mairies et de palais de justice, formation des contrôleurs financiers, trousses de démarrages pour les mairies…)

2. Appui à la gestion intégrée des frontières

  • Fournir un appui technique dans l’élaboration par le gouvernement du plan de gestion des frontières.
  • Faciliter la mise en place de patrouilles le long des frontières terrestres et maritimes.


III. MAINTIEN DE LA SECURITE PUBLIQUE

2. La section de RVC (Réduction de la violence communautaire) appui :

La Réinsertion :

  • en milieu carcéral et des anciens éléments armés
  • la création d’opportunités économiques dans les zones affectées par la violence, comme solution alternative à la violence armée. (Projets à haute intensité de main d’oeuvre).
  • sensibilisation et mobilisation sociale des acteurs contre la violence

La maitrise et le contrôle des armes à feu :

  • la mise en place d’un système d’enregistrement des armes à feu
  • la révision, l’adoption et l’application de la législation sur le contrôle des armes


IV. APPUI A LA REFORME DE L’ETAT DE DROIT

1. Réforme de la Police

  • Appuyer la Professionnalisation de la PNH (formations, conseil et appui technique, monitoring et mentoring).
  • Renforcer les capacités par l’appui à la formation de nouvelles promotions de la PNH.
  • Accompagner le processus de certification des policiers (intégrité et compétences).

2. Réforme de la Justice

  • Conseiller et apporter un appui technique à la restructuration du MISP
  • Renforcer les capacités des magistrats, juges de paix, huissiers, greffiers.
  • Accompagner la modernisation de la Législation haïtienne.

3. Réforme du système pénitentiaire

  • Appuyer la mise en œuvre du plan stratégique de la DAP.
  • Appuyer l’encadrement et la formation du personnel pénitentiaire.
  • Renforcer les capacités institutionnelles et opérationnelles.


V. DROITS DE L’HOMME

  • Monitoring des violations des droits de l’homme par les autorités de l’Etat (Police, Justice, Prisons).
  • Renforcement des capacités institutionnelles en matière de droits de l’Homme (Police, Justice, Prisons, OPC et ONG).
  • Plaidoyer pour la place des droits de l’homme dans le développement et la lutte contre la pauvreté (droits économiques sociaux et culturels).

Après le séisme dévastateur qui a frappé Haïti le 12 Janvier 2010, le Conseil a, par la résolutions 1908 du 19 janvier et la 1927 PDF Document du 4 juin, augmenté les niveaux de forces globaux de la MINUSTAH pour appuyer le rétablissement immédiat, de reconstruction et de stabilité. Il a demandé à la MINUSTAH de continuer, dans le cadre de son mandat actuel, sa collaboration avec l’OCHA et l’équipe de pays des Nations Unies à soutenir les efforts humanitaires et de la récupération et à la suite encouragé tous les acteurs de continuer à s’engager dans une planification conjointe et la coordination au niveau national et local. Le Conseil a encouragé la MINUSTAH de fournir un soutien logistique et l’expertise technique pour aider le Gouvernement d’Haïti de poursuivre ses activités pour renforcer les capacités de ses établissements de primauté du droit au niveau national et local, et d’accélérer la mise en œuvre de la stratégie de réinstallation du gouvernement pour les déplacés personnes.

 

Il a demandé à la Mission de continuer son soutien au Gouvernement haïtien et le Conseil électoral provisoire dans la préparation et la conduite des élections en Haïti, et de coordonner l’assistance électorale internationale en Haïti, en coopération avec d’autres acteurs internationaux, y compris l’OEA.


26/04/2011
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Minustah Historique

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La première intervention des Nations Unies en Haïti date de février 1993, lorsqu’a été déployée la Mission civile internationale conjointe ONU-OEA en Haïti. En septembre 1993, le Conseil de sécurité a établi la première opération de maintien de la paix dans le pays, la Mission des Nations Unies en Haïti (MINUHA).Toutefois, en raison du refus de coopérer des autorités militaires haïtiennes, la MINUHA n’a pas pu être complètement déployée à l’époque et s’acquitter de son mandat.

 

En juillet 1994, le Conseil de sécurité a autorisé, par sa résolution 940 (1994), le déploiement d’une force multinationale de 20 000 membres pour faciliter le retour rapide des autorités haïtiennes légitimes, maintenir la sécurité et la stabilité dans le pays et promouvoir l’état de droit. La force multinationale a été suivie par une série de missions successives des Nations Unies de 1994 à 2001, dont notamment la MINUHA qui a assumé l’intégralité de ses fonctions en mars 1995, la Mission d’appui des Nations Unies en Haïti (MANUH), la Mission de Transition des Nations Unies en Haïti (MITNUH) et la Mission de Police civile des Nations Unies en Haïti (MIPONUH).

 

Tout au long de cette période, des faits positifs ont été enregistrés, notamment le rétablissement d’un certain degré de démocratie, avec la première passation des pouvoirs de manière pacifique entre deux présidents démocratiquement élus, le développement d’une société civile multiforme et sa participation croissante à l’instauration d’une culture politique fondée sur des valeurs démocratiques. Toutefois, il y a eu aussi des difficultés. Du fait de la poursuite de la crise politique et de l’instabilité qui l’a accompagnée, les réformes sérieuses ne se sont jamais concrétisées.

 

A l’issue des élections présidentielles et parlementaires de 2000, le Président Aristide et son parti Fanmi Lavalas se sont déclarés vainqueurs alors que le taux de participation n’avait guère dépassé 10 %. L’opposition ainsi que les membres de la communauté internationale a contesté les résultats et accusé le Gouvernement de manipulation. Le dialogue engagé ultérieurement entre le Gouvernement et l’opposition n’a pas abouti. L’opposition était de plus en plus réprimée par les éléments politisés de la Police nationale haïtienne et par des groupes armés irréguliers partisans du Gouvernement.

 

À la fin de 2003, un nouveau mouvement d’opposition uni comprenant les partis politiques, les acteurs de la société civile ainsi que le secteur privé appelait à la démission du Président. La CARICOM a offert sa médiation et, le 31 janvier 2004, a présenté un plan d’action préliminaire, suivi en février d’un plan d’application élaboré par le Groupe des Six, à savoir les Bahamas pour la CARICOM, le Canada, l’Union européenne, la France, l’OEA et les États-Unis. Ces deux plans ont été acceptés par le Président Aristide. Le plan d’action préliminaire appelait à des réformes profondes, y compris la formation d’un nouveau gouvernement, tout en permettant au Président Aristide de terminer son mandat. Cependant, l’opposition a refusé d’appuyer le plan. Plusieurs initiatives diplomatiques, conduites par la CARICOM et l’OEA, ont été menées par la suite en vue de sortir de l’impasse politique et d’éviter une aggravation de la crise politique.

 

Arrivée de la MINUSTAH

Au début de février 2004, un conflit armé a éclaté dans la ville des Gonaïves et les combats ont touché quelques jours plus tard d’autres villes. Les insurgés ont progressivement pris le contrôle d’une grande partie du nord du pays. Malgré les efforts diplomatiques, l’opposition armée a menacé de marcher sur la capitale haïtienne. Tôt le matin, le 29 février, M. Aristide a quitté le pays. Le Premier Ministre, Yvon Neptune, a donné lecture de sa lettre de démission. Quelques heures plus tard, Boniface Alexandre, Président de la Cour suprême, a prêté serment comme Président intérimaire, conformément aux dispositions constitutionnelles régissant la succession. Le 29 février au soir, le Représentant permanent d’Haïti auprès de l’Organisation des Nations Unies a présenté la demande d’assistance du Président intérimaire, par laquelle l’autorisation était donnée aux contingents internationaux d’entrer en Haïti.

 

Comme suite à cette demande, le Conseil a adopté la résolution 1529 (2004) autorisant le déploiement d’une force multinationale intérimaire et s’est déclaré prêt à créer ensuite une force de stabilisation des Nations Unies pour faciliter la poursuite d’un processus politique pacifique et constitutionnel et le maintien de conditions de sécurité et de stabilité.

 

Comme l’autorisait la résolution, la Force multinationale intérimaire a immédiatement commencé à se déployer en Haïti.

En consultation avec le Président intérimaire, le Premier Ministre d’alors prend des mesures pour former un gouvernement de transition. Le 17 mars 2004, le Premier Ministre, en consultation avec le Conseil des sages (un groupe d’éminentes personnalités) a formé un gouvernement de transition de 13 membres.

 

Afin de parvenir à un large consensus politique concernant les activités du Gouvernement de transition, un pacte politique dénommé le « Consensus de transition politique » (Pacte), a été signé par le Premier Ministre, au nom du Gouvernement de transition, les membres du Conseil des sages, les représentants des groupes politiques et les organisations de la société civile. Les signataires sont parvenus à un accord général sur la transition politique, qui sera caractérisée par la tenue des élections municipales, parlementaires et présidentielles en 2005 et prendra fin avec l’installation du nouveau président élu.

 

Le parti politique Fanmi Lavalas dénonce le Pacte.

Le Pacte définit aussi les mesures à prendre pendant la période de transition dans les domaines suivants : sécurité, développement, lutte contre l’impunité et la corruption, décentralisation, élections, réformes judiciaires, initiatives en faveur d’une conférence nationale et d’un nouveau contrat social, renforcement institutionnel des partis politiques et des organisations de la société civile, réinsertion des anciens éléments armés et professionnalisation de la Police nationale haïtienne.

 

En outre, il a été convenu de créer des commissions pour examiner les questions telles que les récentes violations des droits de l’homme, les malversations financières et d’autres questions liées à l’ancienne armée. Le Pacte souligne la nécessité de fournir une assistance aux victimes du gouvernement précédent. Il dispose également que les signataires engageraient des discussions avec l’Organisation des Nations Unies concernant le statut de la Force multinationale intérimaire et de l’opération de maintien de la paix consécutive.

 

Dans un rapport au Conseil de sécurité (S/2004/300) daté du 16 avril 2004, le Secrétaire général des Nations Unies s’est félicité de la signature, par de nombreux dirigeants haïtiens représentant différentes composantes de la société, du Pacte politique qui définit la voie à suivre pendant la période de transition. Il a toutefois regretté « que ce pacte n’ait pas été l’occasion de rapprocher tous les grands mouvements politiques, comme cela aurait pu être le cas. Tous les Haïtiens devraient avoir la possibilité – et ne pas laisser passer l’occasion – de participer réellement à un débat national ouvert», a-t-il souligné.

 

Comme le prévoit la résolution 1529 (2004) du Conseil de sécurité et compte tenu des conclusions de l’Équipe d’évaluation multidisciplinaire envoyée dans le pays en mars 2004, le Secrétaire général a recommandé la création d’une opération multidimensionnelle de stabilisation en Haïti, qui serait dénommée Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).

 

Souscrivant aux recommandations du Secrétaire général, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1542 du 30 avril 2004, établissant la MINUSTAH pour une durée initiale de 6 mois et a demandé que la passation de pouvoirs de la force multinationale intérimaire s’effectue le 1er juin 2004.

 

Lors de cette même date, on assiste à l’installation du contingent brésilien à Port-au-Prince et la réaffectation des troupes chiliennes de la Forces multinationale intérimaire à la MINUSTAH en tant que forces de maintien de la paix des Nations Unies. Les autres contingents de la Force multinationale – Canada, France, et États-Unies d’Amérique- ont poursuivi leurs activités comme prévu dans la résolution 1542 (2004) et continué d’assumer la responsabilité opérationnelle des forces dans le pays.

 

Conformément au schéma opérationnel militaire retenu, les contingents de la MINUSTAH seront déployés par phases successives dans au moins sept secteurs sur l’ensemble du territoire. Une équipe de huit agents de police civile a été pré déployée dès le 1er juin et a commencé à établir le quartier général de la police civile et à procéder à un bilan de la structure, des besoins en formation, de la logistique et de l’administration de la Police nationale haïtienne (PNH), avec laquelle des liens étroits ont été instaurés.

 

En automne 2004, le déploiement des contingents dans l’ensemble du pays a continué d’être une tâche prioritaire majeure pour la MINUSTAH afin de stabiliser l’état précaire de la sécurité et de contribuer à créer les conditions nécessaires pour l’application des autres volets du mandat. Le 8 novembre 2004 l’effectif de la Mission était de 4,493 personnes. L’arrivée de contingents supplémentaires a permis à la Mission de se déployer dans l’ensemble du pays. A la même date, l’effectif de la police civile de la Mission comprenait 978 personnes, dont 560 policiers et 6 unités constituées.

 

Début 2005, la plupart des acteurs politiques semblent être favorables à l’instauration d’un dialogue national et à l’organisation d’élections conformément au calendrier proposé par le Conseil électoral provisoire. Le Gouvernement de transition a continué à défendre le pacte intitulé « Consensus de transition politique », qui a été signé le 4 avril 2004.

 

La composante de la police de la MINUSTAH a continué d’apporter un appui opérationnel à la PNH. En même temps, la Mission a de plus en plus fait porter ses efforts sur la formation et le renforcement des capacités de la police nationale et a commencé à mettre en œuvre un programme de coimplantation, qui facilitera la fourniture de conseils, d’un soutien et d’une formation à tous les niveaux de la police. Les conseillers de la police de la Mission à l’École de police ont continué d’encadrer et de faciliter la formation de la seizième promotion de la PNH qui comprend 368 nouvelles recrues, dont 15 femmes. En outre, la Mission a aidé à la formation de 37 commissaires de police et de 49 inspecteurs de police.

 

En été 2005, le gouvernement de transition a continué d’être en butte à de graves difficultés dans des domaines essentiels, tels que la sécurité, les droits de l’homme et les conditions de vie, ainsi qu’aux critiques de divers secteurs de la société.

 

Les tensions politiques et les problèmes de sécurité ont atteint leur paroxysme lorsque le journaliste et poète de renom, Jacques Roche, a été retrouvé assassiné le 14 juillet, quatre jours après son enlèvement. Pendant cette même période le processus électoral a relativement progressé dans son ensemble. Il reste tout de même que le bon déroulement du processus se heurte à d’importants obstacles d’ordre technique et le dialogue politique demeure à l’état embryonnaire.

 

Une des priorités de la Mission c’est la réforme de la Justice, qui compte différentes facettes. La professionnalisation de la Police nationale haïtienne ne sera durable que si elle s’accompagne d’un progrès général des systèmes judiciaire et pénitentiaire. L’examen de la MINUSTAH montre que bien des procédures ne respectent pas les normes internationales. Les quelques décisions rendues par les tribunaux sont rarement exécutées.

 

La corruption semble miner la confiance dans le système judiciaire à tous les niveaux. En outre, la dépendance excessive du judiciaire par rapport à l’exécutif le rend peu crédible. De l’avis de la Mission, le renforcement à long terme des capacités des systèmes judiciaire et pénitentiaire exigera des autorités haïtiennes qu’elles donnent une structure et une base juridiques plus solides au système judiciaire.

 

Début 2006, l’événement le plus marquant a été la tenue des élections nationales libres et régulières, qui ont abouti à la constitution d’un parlement largement représentatif et d’un gouvernement multipartite à l’issue de consultations générales. 45 partis politiques et 33 candidats présidentiels étaient en liste et plus de 60% des électeurs inscrits ont participé à l’élection présidentielle et au premier tour des législatives le 7 février 2006. M. René Préval est devenu Président de la République d’Haïti le 14 mai.

 

Dans son discours d’investiture, il a demandé qu’il soit fait place au dialogue pour apporter la stabilité dans le pays. Le 30 mai, le président a nommé Jacques Edouard Alexis au poste de Premier Ministre.

 

Au mois de décembre 2006, les élections municipales et locales se sont déroulées à travers le pays. Près de 29,000 candidats étaient en liste pour près de 10,000 postes municipaux et locaux. Pendant ce scrutin, la MINUSTAH s’est chargé des aspects logistique et sécuritaire.


26/04/2011
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