“Taisez-vous”, a lancé Martelly à l'endroit de la presse haitienne lors du lancement mercredi d’une revue touristique à Pétion-ville, dans les locaux du Nouvelliste. Le chef de l'Etat s'en est une nouvelle fois pris à la presse qui, à ses yeux, ne diffuse que des nouvelles négatives du pays, rapporte le quotidien haïtien.
« Acide, le chef de l'Etat s'en est pris à la presse qui, à ses yeux, ne diffuse que des nouvelles négatives du pays (…) Sans prendre des gants, le président Martelly demande à ceux qui ne comprennent pas qu'il y a une autre dynamique pour vendre une image positive du pays de se taire », lit-on dans le Nouvelliste de ce jeudi.
« Taisez-vous », a-t-il lancé.
Selon des témoins, le président aurait présenté la revue touristique Magic Haiti, qui a uniquement pour objectif de faire la promotion d’Haïti, comme un “vrai journal”.
En réponse, le rédacteur en chef du quotidien centenaire, Frantz Duval, a écrit dans son éditorial de ce matin, nous citons : «la réalité est têtue et en dépit de la bonne foi ou des obligations consenties des uns ou des autres, les médias se retrouvent plus souvent qu'à leur tour dans la posture de ceux qui contemplent le verre à moitié vide ».
La démocratie que nous essayons d'établir dans le pays depuis 1986, poursuit M. Duval, avec des hauts et des bas, a en elle le charme de la liberté d'expression qui nous a permis de comprendre que le « Taisez-vous » lancé par le président Martelly ce 27 juillet (…) est en fait une invitation à parler. Encore. Autrement. Mais surtout à parler pour dire, dénoncer, faire avancer. A parler mieux.
D’autres réactions, des confrères de la presse se montrent préoccupés par cette nouvelle sortie anti-presse du président.
« En fait, la presse ne parle pas assez car elle aurait dû poser des tas de questions, par exemple, sur l’entourage de M. Martelly, sur certains de ses gardes du corps décriés par des organisations de droits humains, sur l’origine des fonds qu’il dispose pour faire voler son jet privé et sur bien d’autres choses », avance un journaliste d’une station de radio de la capitale.
Le silence imposé est aussi violent que le viol, a écrit un autre confrère.