Dans une lettre conjointe parue ce vendredi, les sénateurs du Groupe des 16 (G 16) qui ont voté contre la ratification de Me Bernard Gousse comme Premier ministre ont jugé « anti-démocratique » la réaction de ce dernier au lendemain de son rejet.
Selon ces parlementaires, l’attitude de Me Gousse après avoir reçu un vote défavorable mardi dernier à la chambre haute justifie la décision du Groupe des 16.
« La conférence donnée par Me Gousse mercredi dernier à l’hôtel Le Plaza révèle la vraie nature de son profil d’homme politique irrespectueux des citoyens et des institutions nationales », écrivent-ils dans la lettre du groupe des 16.
« Dans sa lettre ouverte à ses compatriotes, Me Gousse exprime avec dédain la volonté de cracher sur les parlementaires », ont souligné les membres du groupe des 16 indignés. Ils ajoutent que « l’arrogance et les présomptions de l’ancien ministre de la justice trahissent sa formation académique et ses expériences dans l’enseignement universitaire en Haïti ».
Toujours dans la lettre, les parlementaires se félicitent d’avoir « sauvé le pays d’un retour en arrière en force du fascisme. Le slogan « Gousse Pi rèd » lancé par l’ancien Premier ministre désigné au lendemain de sa défaite est interprété par le groupe des 16 comme « une tentative de retour au duvaliérisme ».
Les parlementaires ont reconnu que l’analyse du dossier du deuxième Premier ministre désigné par Michel Martelly ne se faisait pas en fonction des ses capacités intellectuelles et professionnelles mais à partir de critères hautement politiques.
« La conformité technique du dossier est donc une condition nécessaire et non suffisante pour être Premier ministre », a lancé le groupe des 16 expliquant que cette réponse vise à préciser le sens de leur décision, et non pour soulever une polémique.
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D’un autre côté le sénateur Evalière Beauplan, l’un des plus hostiles à Bernard Gousse, a affirmé que des proches de ce dernier avaient tenté de corrompre des sénateurs du G 16 par des pots-de-vin allant jusqu’à 200 000 dollars.