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Une autre Haiti est elle vraiment possible?

La menace de Mulet

Haïti: Le chef civil de la Mission des Nations unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Edmond Mulet, n'est pas passé par quatre chemins jeudi pour annoncer que la communauté internationale va se retirer d'Haïti et que le pays ne bénéficiera de l'appui ni des ressources internationales si la volonté populaire n'est pas respectée par le Conseil électoral provisoire. Cette déclaration du Représentant Spécial du secrétaire général de l'Organisation mondiale a surpris beaucoup d'observateurs. De quelle volonté populaire Mulet veut-il parler ? De ceux qui ont voté ? De ceux qui ont contesté le vote ? Ou de ceux qui n'ont pas pu exercer leur droit de citoyen ?


S'agit-il d'une mise en garde adressée au Conseil électoral provisoire ? Est-ce un constat d'échec de la Mission onusienne en Haïti que Edmond Mulet aurait bien voulu annoncer ? Qu'il s'agisse du message que le chef de la MINUSTAH avait adressé au peuple haïtien au début du mois d'octobre dernier ou de la plupart de ses interventions dans la presse haïtienne, Mulet était jusqu'ici rassurant quant à la réussite des élections sur les aspects sécuritaire, logistique et technique. D'aucuns diraient qu'il intervenait dans tous les aspects du processus électoral, là où le Premier ministre Jean-Max Bellerive aurait dû se prononcer et qui constitue l'une des missions de souveraineté.

La déception des dizaines de milliers d'électeurs de n'avoir pas trouvé leurs noms sur des listes électorales lors des élections du 28 novembre dernier ne saurait en aucun cas être imputée uniquement à Edmond mulet, bien qu'il ait révélé dans le bulletin « La MINUSTAH en action » du samedi 27 novembre dernier que la MINUSTAH est investi d'un mandat politique et électoral. Ce qui sous-entend que la Mission onusienne est en Haïti pour aider à la réalisation des élections.

Bref, c'est d'abord l'échec du président de la République, qui ne s'informe presque pas de la bonne marche des institutions républicaines. Pendant dix ans de gouvernance, René Préval n'a pu créer les conditions nécessaires pour la réalisation d'une élection régulière et transparente, au siècle de la technologie de l'information et de la communication. C'est ensuite l'échec du gouvernement qui s'est totalement mis à l'écart du processus, au point qu'on a oublié parfois qu'il y a un Premier ministre dans le pays. C'est enfin l'échec de la société en général qui, pendant plus de vingt ans, n'a pu mobiliser les consciences et rassembler les énergies pour rattraper les retards accumulés depuis deux siècles par la médiocrité des uns et l'égoïsme des autres, qui ont fait de nous le pays le plus pauvre du nouveau continent.



04/12/2010
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