Enfin, Jean Bertrand Aristide y est....
S’exprimant en zoulou avant de s’envoler pour la capitale haïtienne, l’ancien président de Fanmi Lavalas, longtemps première formation politique du pays, a remercié les Sud-africains, le Président Jacob Zuma, son prédécesseur Thabo Mbekin et le père de la lutte contre l’apartheid, Nelson Mandela, dit « Madiba » pour leur hospitalité pendant ces longues années. « Le grand jour est arrivé ! Le jour de dire au revoir et de rentrer à la maison », a-t-il lancé lors d’une conférence jeudi soir à Johannesburg. Va-t-il perturber le scrutin de dimanche ?
Le retour au pays de cette personnalité charismatique, à 48 heures du scrutin qui doit déterminer qui de Mirlande Manigat ou Michel Martelly succédera à René Préval, fait trembler les observateurs. A commencer par les États-Unis, qui avaient demandé à Aristide d’attendre le second tour de l’élection avant de revenir, afin de ne pas « déstabiliser » le processus électoral. Dans un entretien téléphonique, Barack Obama a encore clairement exprimé à son homologue sud-africain jeudi son inquiétude à ce sujet. « Les Haïtiens méritent de pouvoir choisir leur gouvernement par des élections pacifiques, libres et équitables le 20 mars », a souligné le président américain cité par son porte-parole. La France avait elle aussi fait part de ses inquiétudes par le passé.
Elu le 16 décembre 1990 président de la République d’Haïti, Aristide, avocat et notaire de formation et par ailleurs ancien prêtre, est victime d’un coup d’État dès le 30 septembre 1991, et contraint à l’exil, dont il rentrera trois ans plus tard grâce à la pression internationale. Il est réélu en 2000, mais son second mandat est marqué par une profonde instabilité économique. Il est renversé en 2004 -cette fois-ci poussé par l’armée mais aussi par les États-Unis et la France-, date à laquelle il est parti en Afrique du Sud. En 2009, la commission électorale a interdit aux candidats du parti Lavalas de présenter un candidat à l’élection du 28 novembre dernier, au prétexte « qu’il ne répondait pas à tous les critères légaux », en rapport avec le mandat donné à Maryse Narcisse pour décider au nom du parti. Mais Jean-Henry Céant, en lice sous les couleurs du parti Renmen Ayiti, a finalement été soutenu par une partie des partisans d’Aristide, en exil.
Son retour était attendu depuis début février, quand il avait obtenu son précieux passeport diplomatique, dernier obstacle à son retour sur l’île. Il avait déjà exprimé son souhait de revenir au plus vite chez lui, expliquant souffrir d’une grave maladie des yeux incompatible avec le froid sud-africain qui l’a forcé à subir six interventions chirurgicales au cours des six dernières années, rappelle Radiokiskeya.com.
En janvier, l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier, alias « Bébé Doc », avait lui aussi fait son grand retour après un exil de 25 ans en France. Il a été inculpé de corruption et crimes contre l’humanité.
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