Le président Martelly s’est finalement décidé lundi après-midi à désigner officiellement le Dr Garry Conille, 45 ans, comme Premier ministre. Des parlementaires évoquent déjà certains points comme la question de la résidence.
La question relative au dossier du pays de résidence du Premier ministre désigné, Garry Conille, ne cesse de provoquer des débats, notamment au niveau du Parlement.
Certains parlementaires évoquent le principe du respect strict de l’article 157 de la Constitution. D’autres législateurs s’appuient sur les principes du droit international public, traitant le sujet concernant le territoire de résidence d’un citoyen.
C’est le cas du sénateur Jean Hector Anacacis, vice-président du Sénat, lequel a déclaré, en réaction au choix de Garry Conille par le chef de l’État, qu’il ne votera pas en dehors des lois prescrites par la Constitution, instrument politico-juridique.
Pour corroborer sa position, le parlementaire s’appuie sur l’article 157 de la Constitution qui, dit-il, est clair lorsqu’il recommande 5 ans au moins de résidence en Haïti pour qu’un citoyen haïtien devienne Premier ministre.
Pour sa part, abordant la question sur un autre angle, le député de la circonscription Croix-des-Bouquets/Thomazeau, Jean Tholbert Alexis, président du Groupe parlementaires du renouveau (GPR), bloc majoritaire à la Chambre basse, a apporté des précisions concernant le cas de Garry Conille.
Selon le parlementaire qui citait les principes du droit international public, Garry Conille a rempli une fonction à titre personnel aux Nations unies. Si lorsqu’il remplissait le formulaire d’embauche, soutient-il, M. Conille a précisé avoir résidé en Haïti et demeure en Afrique où il a travaillé pour le compte de l’ONU pendant environ deux ans, se référant en ce sens aux principes du droit international public, son dossier n’aurait fait l’objet d’aucun accroc.
D’après Jean Tholbert Alexis qui s’est dit prêt à voter en faveur du troisième Premier ministre choisi par le président Martelly, un chef de gouvernement de la trempe de Garry Conille pourrait bien faciliter le déblocage des fonds promis par l’International.
Le parlementaire a, toutefois souligné, un déficit de connaissance de l’environnement politique haïtien de la part de Garry Conille, qui constitue un désavantage sérieux pour l’intéressé.
« Si l’attitude affichée aujourd’hui par le président Martelly au cours des réunions avec les parlementaires était pareille, lors de la désignation de Daniel Gérard Rouzier, ce dernier serait déjà chef de gouvernement », conclut le député Alexis.