Lors de la célébration de la Fête du drapeau ce 18 mai à l’Arcahaie, le président Michel Martelly a lancé à tous ceux qui souhaitent le voir échouer que son échec sera celui du pays, celui du drapeau.
“A ceux qui s’attendent à me voir échouer, je leur dis que mon échec sera notre échec, celui du pays, celui du drapeau », a déclaré sur un ton ferme le nouveau président Michel Martelly lors de la cérémonie officielle que se déroulait dans la cité du drapeau, l’Arcahaie, située à une trentaine de km de Port-au-Prince.
Dans son allocution prononcée à l’occasion de la Fête du drapeau et de l’université, qui arrive 4 jours après son entrée en fonction, le président Martelly invite tous les Haïtiens à s’unir autour du drapeau, qui a symbolisé en 1803 l’union des Noirs et des Mulâtres, pour bâtir une Haïti noble.
« Si quelqu’un cherche la division, qu’il ne le fasse pas sous ce drapeau, car il est bien cousu », a-t-il ajouté en présence notamment du Premier ministre démissionnaire Jean-Max Bellerive, des membres du gouvernement sortant, des parlementaires, ainsi que des diplomates comme les ambassadeurs américains et français, Kenneth Merten et Didier Lebret, le nonce apostolique, Mgr Bernadito Auza.
Ce 18 mai, célébré cette année autour du thème « le drapeau, symbole de réconciliation nationale », est selon Michel Martelly, un jour qui invite à la réflexion et au pèlerinage. Lors d’une visite au Musée du Panthéon national avant son investiture samedi dernier, le président dit avoir eu le temps de parcourir l’histoire de la création du drapeau exposée au Mupanah.
Les couleurs et les positions ont varié au cours des ans, mais le bicolore reste un symbole de liberté qui rappelle l’union des fils d’Haïti pour fonder la première république noire du monde, a rappelé M. Martelly qui souhaite que les Haïtiens retrouvent cette union et se mettent ensemble sous le même drapeau pour reconstruire le pays.
« Après 208 ans, d’autres luttes nous attendent comme celles contre l’immobilisme, le chômage, la faim », a-t-il poursuivi. Dans cette optique, Michel Martelly dit attendre l’agrément du parlement au choix d’un Premier ministre qu’il proposera cette semaine.
A la jeunesse universitaire, Martelly promet le changement qu’elle désire, «celui que vos années d’études méritent ». Il annonce l’ouverture de centres universitaires dans les villes de province ainsi que des écoles techniques.
Quant aux paysans, ceux-ci doivent se préparer à ensemencer les terres, a-t-il terminé. Au cours de cette cérémonie est intervenu Jean Yvon Nestor, le maire de la commune de l’Arcahaie, qui a présenté toute une liste de doléances au nouveau président concernant l’électricité, la santé, l’éducation et autres.
« A chaque fois que vous viendrez célébrer la fête du drapeau ici, nous nous attendrons à ce que vous y inauguriez quelque chose », a prévenu le maire.
Le 18 mai étant également la fête de l’Université, le recteur Jean Vernet Henry est intervenu au cours de la cérémonie. Il dénonce le fait que le symbole du drapeau soit bafoué par des bottes étrangères et propose au nouveau gouvernement d’inclure la jeunesse universitaire dans l’exécution des activités de l’Etat.
Arcahaie, haut-lieu de la célébration du bicolore qui y était cousu par Catherine Flon, s’était mise sur son trente-et-un pour ce 18. Des drapeaux flottaient un peu partout. Des écoliers, jeunes Archelois, défilaient, marquant le pas dans les rues au cours des parades traditionnelles.