René Préval ne laissera pas derrière lui l’image d’un grand chef d’Etat. La majorité des Haitiens vivant à l’étranger, notamment ceux résidant Etats-Unis, jugent son bilan «négatif ».
Le président sortant, qui quittera ses fonctions à la tête de l'Etat ce 14 mai, ne laisse pas une bonne image aux membres de la communnauté haitienne aux Etats-Unis. Ainsi, bon nombre de nos compatriotes perçoivent son bilan «trés mauvais».
«Nous voilà maintenant enfin libérés d’un personnage que je n’ose qualifier, au risque de me retrouver inculpé pour injure à chef d’Etat. Je dirai simplement, comme l’immense majorité des Haitiens: Ouf ! », dit Béatrice caissiére dans un Dunkin Donuts à Boston.
«Les millions qui ont été mal utilisés sous sa présidence devaient servir à construire des hôpitaux, à traiter les malades qui meurent devant l’hôpital général faute de soins, à bâtir des écoles et offrir à nos enfants, ceux qui feront l’Haiti de demain », affirme pour sa part Fritzner, un ancien agent de la Police nationale, résidant à Nassau (Long Island).
«Préval ne fut pas parfait mais il ne fut pas un mauvais président, en tout cas pas lors de son premier mandat puisqu’il a été réélu », a avancé Ulysse à bord du Bus 109 entre Somerville et Evrett.
«Qu'il ait pu être élu deux fois ! Cela montre dans quel état de décrépitude est notre pays. Je pensais qu'on avait atteint le fond au cours de son premier mandat, mais on a encore trouvé pire dans son second mandat », a commenté Pierre André, chauffeur de MBTA (Massachussets Transport Bay Authority).
«René Préval n'a pas fait grand chose et a créé un immobilisme grave en Haiti, mais on lui doit 1 ou 2 bonnes décisions:1) Le projet d’amendement de la constitution, car disait-il : est une grande source d’instabilité pour l’avenir du pays. 2) Le président Préval avait reçu les joueurs de la sélection U17 au Palais National aprés l’humiliation subi en jamaique », a attesté Mirlène.
«J'ai voté Préval ! Excusez moi, je me suis fait avoir, Michel Martelly est maintenant au pied du mur pour réparer les dégâts », confesse un autre passger toujours à bord du bus 109, qui ne souhaite pas donner son nom.
« On peut toujours rêver mais osons croire qu’il sera capable de commencer à remettre de l’ordre pour qu’Haiti redevienne un partenaire fiable et crédible pour les pays donateurs. » a-t-il soutenu.