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Haïti: Les recommandations du symposium international sur la reconstruction d'Haïti dans ses liens avec l'accessibilité et l'inclusion, réalisé les 22 et 23 septembre 2010 à l'hôtel Karibe, ont été au centre des débats lors d'une journée de réflexion organisée ce jeudi par la secrétairerie d'État à l'Intégration des Personnes handicapées à l'hôtel Ritz Kinam II. Les discriminations de toutes sortes et l'exclusion sociale quasi systématique dont sont victimes les personnes à besoins spéciaux dans les domaines de l'éducation, de l'emploi, de la santé et des infrastructures de base ont été l'objet de réflexions très pointues des participants, dont des représentants du gouvernement, des membres d'organisations locales et d'ONG internationales réunis en ateliers.

Les discussions ont porté, entre autres, sur l'intégration scolaire des handicapés, thème retenu cette année pour commémorer ce vendredi 3 décembre, la Journée internationale de cette frange de la population. De ces discussions ont découlé des propositions riches et diversifiées qui, si elles sont prises en compte, pourraient marquer un tournant dans la lutte que mènent des institutions en faveur des handicapés.

Certains intervenants ont proposé qu'une plaidoirie soit engagée auprès du ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), pour que les normes d'accessibilité pour tous soient réellement prises en compte. Cet aspect est fondamental, selon eux, dans la politique d'intégration.

D'autres intervenants ont suggéré qu'on organise des séances de formation pour les enseignants et les parents afin qu'ils comprennent le sens et la portée de la lutte. On a souhaité également que des salles de classes spécialisées avec des matériels adaptés soient aménagées dans les écoles pour faciliter l'apprentissage, afin de réduire le nombre des enfants handicapés qui n'ont pas accès à l'école.

Selon le secrétaire d'État à l'Intégration des Personnes handicapées, Michel Péan, l'effectif des enfants handicapés non scolarisés avoisine les 120 000. Mais grâce aux efforts réalisés au cours de ces dix dernières années, ce chiffre a légèrement diminué. « Le pourcentage d'enfants handicapés ayant accès au pain de l'instruction est passé de 1% à 4%. Ce qui est très peu » selon M. Péan, qui appelle les forces vives de ce pays à se joindre à lui pour défendre cette noble cause.

Le secrétaire d'Etat Péan a fait remarquer que le problème du handicap en Haïti est transversal. « Cette intégration prônée à tout bout de champ serait toujours un idéal si la question des infrastructures adaptées ne se posait pas en profondeur », nuancé Michel Péan. A ce propos, le problème du transport public a été fortement agité dans la salle et la directrice de cabinet du secrétaire d'État, Gessy Alexandre Muscadin, a dévoilé les multiples initiatives en cours pour améliorer les activités de ce secteur qui constitue une entrave à l'intégration. Plusieurs autres secteurs importants dont celui de la santé ont été identifiés pendant cette journée qui a vu Marie-Flore Morett, Miss Anayiz 2010, consacrée nouvelle ambassadrice de la cause des handicapés d'Haïti.

Très flattée du choix de sa personne pour porter ce nouveau chapeau, Marie-Flore Morett a estimé que c'est une occasion pour elle de faire avancer une cause qui doit interpeller tout un chacun. « Un handicapé est une personne à l'égal des autres, qui a des droits et des devoirs », a affirmé Miss Anayizz, qui a promis de faire de l'éducation l'axe principal sur lequel doit reposer l'ensemble de ses actions.