FADH bientot?
Haiti Press Network a reçu ce mercredi un document intitulé "Politique de défense et de sécurité nationale-Les Grands Axes" qui révèle que le président Martelly constitue une nouvelle force armée en Haïti. Un calendrier de mise en œuvre est meme prévu en ce sens.
A son retour de la 66e Assemblée générale des Nations unies, le président Michel Martelly avait évoqué un document qu’il avait soumis à des partenaires d’Haïti pour la constitution d’une nouvelle force armée en Haïti.
Dans ce document de 22 pages parvenu à Haiti Press Network, la nouvelle administration a élaboré un plan pour constituer une nouvelle force publique devant notamment remplacer la force onusienne de stabilisation (Minustah).
Le dossier prévoit la formation d'un effectif de 3,500 hommes sur une période de trois ans et demi.Un montant de 95 millions de dollars serait nécessaire pour constituer cette nouvelle force.
Une telle somme serait répartie comme suit : US $ 50 000 000 pour la création de la nouvelle force, US $ 15 000 000 pour l’indemnisation des militaires démobilisés, et US $ 30 000 000 pour le service civique mixte obligatoire.
L’administration Martelly entend reconstituer l’armée pour, indique le document, prendre la relève de la Minustah, assurer la défense du territoire et le contrôle des frontières, créer un environnement sécuritaire propice aux investissements tant nationaux qu’étrangers, garantir la protection de l’environnement et prêter main forte à la Police en cas de besoin.
Michel Martelly insiste sur les négociations à mener avec les puissances amies d’Haïti dont la contribution reste nécessaire pour la remobilisation la composante militaire de la force publique tant dans sa formation technique, son entraînement et son équipement.
Cette nouvelle force armée se veut « nationale dans sa conception, apolitique dans son fonctionnement, défensive dans ses opérations et comptant dans ses rangs des professionnels (médecins, agronomes, ingénieurs, etc.), des techniciens environnementaux et des agents forestiers adéquatement entraînés ».
Les institutions, lit-on dans le document, qui concourront à appliquer la politique de défense et de sécurité de la nation seront : le secrétariat exécutif du Conseil National de Défense et Sécurité, le Ministère de la Défense et de la Protection Civile, le Bureau du Secrétaire d’État à la Sécurité Publique, le Service d’Intelligence national (SIN à redynamiser), la Police Nationale et la nouvelle force armée.
Ce Service d’Intelligence national serait une unité spéciale qui s'occuperait des "menaces terroristes, des organisations criminelles et des réseaux de trafic illégal". Le service surveillerait aussi les « organisations extrémistes » et les "mouvements destinés à répandre l'anarchie", indique le document.
La raison qui a poussé à l’élaboration de cette nouvelle force serait, peut-on lire dans le document, « la fragilité actuelle de l'État haïtien le rendant vulnérable aux risques de troubles internes qui pourraient plonger le pays dans l'anarchie ».
Haïti ne dispose plus d'une armée nationale depuis la dissolution en 1995 des FADH (Forces armées d’Haïti), composante militaire tristement célèbre pour ses coups d'État et ses multiples violations des droits de l’homme.
Des hommes politiques et des organisations des droits de l’homme expriment déjà leurs préoccupations quant à un éventuel retour de l’armée haïtienne.
Un sénateur haïtien a déclaré mercredi que le gouvernement ne peut pas se permettre une armée. "Cela impliquerait un financement de partenaires étrangers qui pourrait avoir une trop grande influence sur cette nouvelle force publique".
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