Quand on reçoit un appel du 509-3000-0008, on sait rapidement que c’est... Michel Martelly. En effet, à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit votre téléphone cellulaire peut sonner et c’est un appel-robot du président de la République qui fait étalage de ses "réalisations". Une méthode dénoncée par plusieurs abonnés.
Cette stratégie utilisée lors de la campagne électorale de Michel Martelly a refait surface ces derniers jours à l’approche de la rentrée scolaire. Ces appels-robots annoncent les dispositions prises par le chef de l’Etat dans le cadre de son programme d’éducation gratuite.
Une compagnie de téléphonie mobile privée d'Haiti (Digicel) impose à ses abonnés ses appels qui parfois dérangent.
"Il était 2 heures du matin quand mon téléphone a sonné, pensant à un appel d’urgence venant d’un proche j’ai vite décroché ; à ma grande stupéfaction c’était un appel de propagande de la présidence", a confié Martine, très contrariée d’avoir été arrachée de son sommeil.
A part les appels téléphoniques, les clients reçoivent aussi des SMS signé "Martelly" dans le cadre de cette campagne de promotion pour le programme d’éducation.
"L’Etat va payer les frais scolaires pour 12 000 enfants en première année fondamentale dans les départements de l’Ouest et l’Artibonite", (traduction du créole au français par HPN), c’est le contenu de l’un des messages que reçoivent les Haïtiens depuis quelques jours.
Plusieurs abonnés contactés par HPN se plaignent de cette stratégie utilisée à outrance par l’équipe de communication de la présidence.
"J’appuis complètement le programme d’éducation mais je pense que le moyen utilisé nuit beaucoup à certaines personnes. Et les appels et SMS reçus sont trop nombreux", a indiqué Fabrice, un jeune universitaire.
Les critiques sont adressées beaucoup plus à la compagnie téléphonique pour avoir livré la base de données des numéros de ses abonnés.
Utilisée à diverses fins, cette forme de communication a toujours fait objet de critiques venant de différents secteurs de la vie nationale.
En mai dernier, le président de la chambre basse, Saurel Jacinthe, a dû élever la voix pour qualifier les appels-robots de Martelly comme une tentative d’influencer le parlement. Il fallait alors plancher sur sur la ratification du Premier ministre désigné, Gérard Daniel Rouzier.