Des membres de la communauté haïtienne ont opiné, lors d’un micro trottoir réalisé par HPN aux Etats-Unis vendredi, sur le texte préparatoire de l’amendement de la constitution autour de la double nationalité. Ce texte prévoit qu’ils ne pourront se prévaloir d’une nationalité autre qu’haïtienne une fois au pays.
"J’ai aucun problème d’être haïtien sur le sol d’Haïti et américain à Boston… C'est plutôt une chance pour nous, car cela nous permettra de mieux connaitre les réalités des deux pays " a déclaré à Haiti Press Network Réginald, naturalisé américain après ses études universitaires.
"Cet amendement sur la nationalité permettra d'offrir la possibilité à ceux qui demeurent des Haïtiens de cœur et d'esprit de pouvoir travailler à l'étranger le temps qu'ils veulent et rentrer à tout moment en Haïti quand ils le souhaitent", croit Kettly, mariée avec un citoyen américain.
"On pourra ainsi bénéficier de l'apport de tous ces professeurs d'origine haïtienne qui font les beaux jours des universités canadiennes et américaines, car ils pourraient en même temps travailler aux Etats-Unis, à Montréal… et donner des cours à l’université d’état d’Haïti. Tout le monde en profiterait "poursuit-elle.
" Concrètement, cela signifie que quelqu'un qui réside en Haïti en tant qu’Haïtien (faisant usage par exemple de sa carte d'identification nationale) est traité comme tel et ne peut se prévaloir de son autre nationalité pour bénéficier, par exemple, de mesures plus avantageuses réservées aux étrangers, " décrypte Samuel, résidant à Malden.
Pour Régine, qui travaille au Macy’s, " c'est plus avantageux d'avoir une double nationalité, car il y a certaines entreprises en Haïti qui exigent la nationalité étrangère".
« Avec la double nationalité t'as aucun problème, mais être exclusivement haïtien en Haïti risque de compliquer les choses », objecte-t-elle.
" Il n'est pas question de double nationalité ou de reprise de nationalité haïtienne, mais bien de certaines faveurs, que je trouve justifiées, accordées aux Haïtiens d'origine qui ont pris une autre nationalité", croit pour sa part Etienne, agent de la Transportation Security Administration à Logan Airport.
"Pourquoi devrions-nous rentrer au bercail pour devenir des Haïtiens et investir lorsque la loi haïtienne est claire et nette. Nos enfants américains de naissance auront-ils le droit d'héritage ? " s’inquiète Daniel, gérant d’un restaurant à Mattapan.
" Je serai pour cette loi si, une fois sur le territoire haïtien, l'haïtiano-américain, l'haitiano-canadien et tous les autres Haïtiens vivant à l'étranger peuvent jouir du droit d’élire ou d’être élus, " opine encore un haïtiano-américain s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.