Les autorités haïtiennes sont accusées d’avoir refusé un vaccin contre le choléra, selon les responsables d’une firme pharmaceutique néerlandaise. Le ministère haïtien de la Sante avait alors évoqué l’inefficacité d’un tel vaccin.
Le PDG de la firme hollandaise Crucell, Ronald Brus, a déclaré au Financial Times qu'il avait proposé un important don de vaccins de son entreprise, environ un mois après que l'épidémie de choléra ait été identifiée en Haïti. Mais son offre a été rejetée par les autorités sanitaires haïtiennes, indique-t-il.
Le don, poursuit-il, a été prévu pour freiner la propagation de la maladie par ce qu'on appelle le «ring fencing» ou la vaccination des Haïtiens vivant aux alentours du fleuve Artibonite où la maladie a été diagnostiquée pour la première fin octobre 2010.
Le président de la firme hollandaise a déclaré au journal britannique que «les responsables haïtiens étaient sous une pression intense pour faire face aux crises multiples avec de maigres ressources après le séisme en du 12 janvier 2010 qui a tué plus de 230.000 personnes."
Aujourd’hui, plus d’un cherchent à comprendre le rejet de l’offre de la compagnie pharmaceutique hollandaise.
Peter Graaff de l'Organisation mondiale de la Santé, a déclaré à la presse qu'il n'était pas au courant d'aucune offre spécifique de la firme Crucell, mais qu’il y avait une décision générale adoptée par le gouvernement haïtien à rejeter des propositions de vaccination du choléra.
Jon Weigel de Partners in Health (Zanmi Lasante) a déclaré que le refus a été justifié à l'époque par les inquiétudes sur les tensions sociales que pourraient attiser la distribution de quantités limitées seulement à certains Haïtiens.
Le Financial Times a rapporté qu'un certain nombre d'organismes de bienfaisance se sont aussi opposés à des dons de médicaments et de vaccins, arguant que leur effet n’est pas durable et qu’ils réduiraient les risques de la concurrence générique à faible coût.
Les autorités haïtiennes de la santé avaient alors adopté une position similaire, évoquant l’inefficacité des vaccins contre le choléra. « Le vaccin dont il s’agit n’est efficace qu’à 60%, il est particulièrement coûteux et il en faut deux doses par an », avait à l’époque expliqué le Dr Timothée.