Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) a rendu public lundi le rapport relatif aux agressions sexuelles commises par quatre casques bleus du contingent uruguayen de la Minustah, basés à Port-Salut, sur le jeune de 18 ans, Johny Jean.
Selon les premières précisions pertinentes relevées dans le rapport du RNDDH, c’est que les conclusions de l’enquête diligentée dans le cadre de cette affaire, ont prouvé clairement que Johny Jean a été victime d’agressions sexuelles.
« Ausculté, indique le rapport, à l’Hôpital communautaire de référence (HCR) de Port-Salut, le 30 août 2011, près d’un mois après avoir subi le forfait, l’examen physique de la victime a révélé une lacération de deux (2) millimètres environ, en voie de cicatrisation au niveau de la marge anale. »
« Cependant, poursuit-on dans le document, aucune prophylaxie n’a été réalisée pour la victime en raison du délai écoulé. En ce sens, souligne-t-on, il a été conseillé de faire un suivi para-clinique des maladies sexuellement transmissibles (MST), tant pour les agresseurs que pour la victime. »
Présentant de façon détaillée les faits marquant l’acte du viol du jeune Port-Salvien, le RNDDH a indiqué avoir collecté les informations, grâce à la victime, Johny Jean, les parents de ce dernier, notamment Rose-Marie Jean, sa mère, Joseph Antoinier Prosper, son beau-père, Clivens Dony, James Denis et Dimy Jean, tous frères de la victime.
Mais également, informe-t-on, par la collaboration d’un membre de la population, Ernso Valentin, et des autorités de Port-Salut, particulièrement Me Paul Tartre, Juge de Paix de la commune, et Octave Jean, Inspecteur principal, responsable du Commissariat de Port-Salut.
Quoique, ajoute-t-on dans le rapport, la présence des casques bleus de l’ONU à Port-Salut, contribue à la diminution du trafic de produits illicites et apporte une assistance aux autorités policières en cas de sollicitation dans les cas d’accident de la circulation, l’image présentée par les soldats uruguayens en dehors des services offerts, n’est pas tout à fait reluisante dans la localité.
« Ces agents, indique le document, entretiennent avec des filles et des femmes de la population des relations sexuelles contre les produits alimentaires. Ils ont introduit des mineurs issus de familles pauvres, dans des activités commerciales sous forme de troc. Une activité connue en effet dans la commune sous le nom de « Cambiar. »
Tout en soulignant que depuis leur arrivée en Haïti, plusieurs agents de la Mission de paix des Nations unies sont impliqués dans des cas de viol, de vol, de bastonnade, d’assassinat, d’arrestations illégales et arbitraires, le RNDDH estime inconcevable que des agents engagés dans une force onusienne, fonctionnent en dehors des principes établis et s’adonnent à des activités répréhensibles de toutes sortes sous le couvert de leur immunité conférée par l’ONU.
En conclusion, tout en condamnant le viol de Johny Jean perpétré par les agents uruguayens de la Minustah basés à Port-Salut, le RNDDH recommande aux autorités concernées de prendre toutes les dispositions nécessaire pour que justice soit rendue à la victime.
Le RNDDH exhorte en outre les autorités à mener des enquêtes supplémentaires sur d’autres allégations de prostitution, de viols, d’usage de produits illicites, perpétrés par les agents uruguayens basés à Port-Salut et, enfin, de porter le Conseil de sécurité des Nations unies à inclure, dans les clauses régissant le mandat de la Minustah, des règles de « redevabilité » relative à la mission onusienne en Haïti.