La communauté internationale inquiète de la crise ivoirienne
Laurent Gbagbo a prêté serment ce samedi 4 décembre comme président de la Côte d’Ivoire. Cette investiture est contestée par la Commission électorale indépendante, qui avait annoncé la victoire d’Alassane Ouattara, ainsi que la France, les Etats-Unis, les Nations unies, l’Union européenne, l’Union africaine et la Cédéao. La Grande-Bretagne a appelé les Ivoiriens à respecter les résultats annoncés par la CEI. Le FMI a pour sa part prévenu qu’il ne travaillera qu’avec un gouvernement reconnu par les Nations unies.
Le président français, Nicolas Sarkozy, en visite en Inde, a appelé au respect de l'élection, selon lui, « incontestable » d’Alassane Ouattara. Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, ainsi que le président américain Barack Obama ont également salué la victoire de Ouattara.
La Cédéao exhorte toutes les parties ivoiriennes à respecter le verdict des urnes tel qu’il a été annoncé par la Commission électorale indépendante. Le président en exercice de la Cédéao, le chef de l'Etat nigérian Goodluck Jonathan s’est dit inquiet de la situation.
« Le président en exercice de la Cédéao exhorte toutes les parties impliquées dans le processus démocratique actuel, y compris l'arbitre final, le Conseil constitutionnel, à respecter pleinement le verdict des urnes tel qu'il a été annoncé par la Commission électorale indépendante. Tout ce qui pourrait être fait autrement ne servira pas les intérêts du peuple de Côte d'Ivoire, ni la stabilité politique du pays à l'avenir », a déclaré Sunny Ugoh, porte-parole de la Cédéao.
« Les Etats membres de la Cédéao et la communauté internationale croient fermement que toutes les parties prenantes et notamment le gouvernement actuel vont faire preuve des qualités d'hommes d'Etat, qualités nécessaires pour respecter la volonté du peuple telle qu'annoncée par la Commission électorale. Les candidats doivent par ailleurs exhorter leurs partisans à rester calme et à s'abstenir de toute action qui mettrait en péril le processus démocratique. », a continué Sunny Ugoh.
Et le porte-parole de la Cédéao d’ajouter : « Le président en exercice de la Cédéao convoque pour mardi prochain à Abuja un sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la région pour décider des mesures à prendre en réaction à la situation en Côte d'Ivoire. »
Le FMI ne travaille qu'avec un gouvernement reconnu par les Nations unies
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Avec notre bureau de Bruxelles Le FMI, le Fonds monétaire international, assure ne pas vouloir se mêler de la politique interne ivoirienne. Mais son directeur général, Dominique Strauss-Kahn, ne travaillera qu’avec un gouvernement reconnu par les Nations unies. Or pour l’ONU, Alassane Ouattara est le vainqueur du scrutin présidentiel. Cette prise de position du FMI ressemble à un avertissement à l’encontre des autorités ivoiriennes. Le Fonds monétaire international est intervenu à plusieurs reprises ces deux dernières années en faveur de la Côte d’Ivoire. En avril 2008, l’institution internationale accordait ainsi une aide budgétaire de 66 millions de dollars. Ce soutien s’intègre dans un programme de sortie de crise, un versement censé soutenir le renforcement des institutions démocratiques et la reconstruction du pays. L’année suivante, le FMI donnait son aval à un prêt de 566 millions de dollars. Ce plan triennal s’inscrit dans un programme de Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC). Dans la foulée, le FMI et la Banque mondiale convenaient d’un allègement de la dette ivoirienne. A l’époque, les deux institutions déclaraient que le pays était dans la voie du redressement économique et de la normalisation politique. |
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