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Une autre Haiti est elle vraiment possible?

Journée Chaude ce Mercredi au Champ de Mars

Tirs de pierres, usage de gaz lacrymogène, barricades de pneus enflammés, la journée a été chaude à Port-au-Prince. Une manif anti-Minustah organisée par un Collectif d’étudiants le 14 septembre a été dispersée au niveau du Champ de Mars par la police nationale.


Une marche pacifique tenue mercredi matin par le Collectif d’étudiants mobilisés pour le dédommagement des victimes du choléra a été dispersée par la police nationale à Port-au-Prince.

Cette manifestation, a indiqué l’étudiant Frantz Junior Mathieu, contacté par Haiti Press Network, a été organisée contre la présence de la mission onusienne en Haïti. Les protestataires exigent de l’ONU le dédommagement des victimes du choléra et le retrait définitif des casques bleus du pays.

La situation a vite dégénéré lorsque les manifestants ont voulu traverser le Champ de mars, grande place publique au centre de la capitale. Les autorités haïtiennes ayant interdit depuis la veille l’organisation de manifestation sur la grande place occupée par des sans-abris depuis le 12 janvier, l’affrontement entre les étudiants et la police était inévitable.

L’aire du Champ de Mars, notamment au niveau de la faculté d’Ethnologie, allait être le théâtre d’une série de désordres en cascade.

Suite à la dispersion de la manif par la police à coup de gaz lacrymogène, des échauffourées ont été rapportées entre étudiants manifestants assiégés dans l’enceinte de la faculté d'Ethnologie et les forces de l’ordre.


Des barricades de pneus enflammés ont été érigées. Des pierres ont été lancées par les étudiants, en réaction aux bombonnes de gaz lacrymogènes tirées par des policiers du corps anti-émeute CIMO. Des étudiantes se sont même évanouies, a constaté un journaliste sur place.   

Les activités académiques et administratives ont été complètement paralysées à la faculté d’Ethnologie ce mercredi, a informé Frantz Junior Mathieu, notre source.

L’étudiant Mathieu qui exprime son hostilité par rapport aux casques bleus de l’ONU, a dénoncé la façon dont les agents de la PNH ont procédé à la dispersion des manifestants qui, a-t-il dit, « ont le droit de revendiquer des causes justes dans la société ».

La liberté d’expression, a-t-il rappelé, demeure un droit fondamental pour tous les citoyens. Les étudiants, a-t-il soutenu, ont tout à fait le droit de s’exprimer.

« Si les étudiants ou des citoyens manifestent contre la présence de la Minustah dans le pays, je pense que c’est légitime. Je suis contre la présence de la Minustah sur notre territoire », a déclaré un autre étudiant de la faculté d’Ethnologie qui a requis l’anonymat.

D’après l’étudiant qui participait à la marche, compte tenu du contexte dans lequel nos ancêtres ont abouti à l’Indépendance du pays, il est gênant pour les étudiants, mais aussi pour tout citoyen qui se respecte, d’évoluer sous les regards de la Minustah.

« Nous foulons, une fois de plus, le macadam pour dire non à la présence des bottes étrangères sur le territoire. Non à la violence sexuelle sur nos compatriotes ! Il faut que la Minustah parte ! », a-t-il scandé, avant d’ajouter que les attitudes parfois violentes des étudiants dans leurs manifestations de rues expriment leurs frustrations.

Le mouvement des étudiants de l’Université d’État d’Haïti (UEH), particulièrement ceux de la faculté d’Ethnologie, charrie des revendications, allant du dédommagement des victimes du choléra, celles des actes d’agression sexuelle, en passant par le retrait anticipé des forces onusiennes.

Les autorités haïtiennes, rappelons-le, avaient interdit toutes formes de manifestation dans l’aire du Champs de Mars. Ce qui a contraint les étudiants à démarrer leur mouvement au niveau du Fort national. Les choses se sont gâtées lorsqu’ils sont arrivés au Champ de mars. 



15/09/2011
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