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Une autre Haiti est elle vraiment possible?

Haïti à l’image des Haïtiens

 

Haïti, première république noire indépendante du monde. Cette image appartient désormais au passé. De nos jours, l’ancienne « Perle des Antilles » du temps de la colonie est plus souvent décrite comme « le pays le plus pauvre des Amériques » (ce qui est faux, parce qu’en réalité Haïti n’est pas pauvre, mais mal géré), et « une décharge » (ce qui est entièrement vrai).


Haïti est à l’image des Haïtiens, mais du premier citoyen en particulier, le chef de l’Etat, qui a la responsabilité constitutionnelle de s’assurer de la bonne gestion du pays. Ce qui revient à dire que quand le pays est sale, l’image du président est ternie en premier lieu et, par extension, cette image rattrape les Haïtiens de la diaspora.

 


On a tendance à dire que tout est prioritaire dans le pays tant l’état de décadence va s’accélérant. Nous sommes à moins de 2% de couverture végétale, la cherté de la vie semble être irréversible, la faiblesse des institutions publiques est criante, pourtant ces choses-là ne mobilisent pas la société civile, contrairement aux enjeux politiques. Les étudiants peuvent s’enorgueillir d’avoir participé au mouvement «GNB», série de manifestations qui ont conduit au renversement du président Aristide en 2004, mais ils ne gagneront pas les rues pour défendre les causes sociales déterminantes pour l’avenir du pays.


Prenons l’exemple d’une équipe de football, lorsqu’elle gagne la gloire se partage entre tous, mais quand elle perd, le coach est systématiquement limogé. Donc l’entraineur est responsable de la performance de ses protégés. On ne tient pas compte de l’indiscipline des joueurs, du manque de structures, ou des mauvais coups de sifflet de l’arbitre ; l’entraineur est renvoyé !


La réaction n’est pas aussi automatique en politique, mais l’Histoire d’Haïti est jalonnée de coups d’Etat, c’est-à-dire d’entraineurs renvoyés pour une raison ou pour une autre. René Préval étant le seul chef d’Etat en voie de compléter deux quinquennats au cours des 20 dernières années, cela en fait une exception à la règle.


Mais voyons la question sous un autre angle. En quittant le pouvoir, le président sortant se voit également déchargé du fardeau d’être le premier citoyen d’un pays qui croupit sous le poids des déchets exposés en pleine rue. Lui-même ayant hérité de cet état de fait cède la place à un autre président qui se présente comme le symbole du changement. Un changement tant souhaité et tant espéré qui a permis à Michel Martelly de remporter haut la main les présidentielles.


Le peuple attend le changement promis, le « changement dû » comme l’a déclaré le président après l’annonce des résultats préliminaires qui lui donnaient une avance confortable sur sa rivale Mme Mirlande  Manigat.


Ce changement passe nécessairement par un signal clair que les choses vont changer. A cet effet, il conviendrait de commencer par le commencement, par ce qui saute aux yeux, l’évidence absolue. Le nettoyage des rues ! Pas une opération occasionnelle mobilisant quelques centaines ou milliers d’individus, mais une vraie politique nationale de gestion des déchets pour en finir une fois pour toute avec ce problème majeur.


Point n’est besoin de dire ce qu’il conviendrait de faire pour éradiquer ce problème qui rend même la respiration difficile dans certains coins de rue ou aux abords de marchés publics. Le nouveau chef d’Etat a une équipe qui travaille sur chacun des aspects de la complexité du mal haïtien, selon ses propres mots.


Espérons que l’équipe concernée par la question environnementale aura la présence d’esprit d’améliorer l’image du président et du même coup du pays, en apportant une solution viable à la mauvaise gestion des déchets. Un bon point de départ pour un nouveau gouvernement qui a tant à faire dans l’intervalle de cinq (5) ans.  



05/05/2011
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