Entre la raison et le droit, Mirlande Manigat choisit la raison
Contrairement à son redoutable adversaire électoral, Jude Célestin, Mirlande Manigat a exhorté la justice à ne pas appliquer l'article 122-2 de la loi électorale contre les candidats à la présidence qui ont gagné les rues le jour du vote. « Si on mettrait cet article en application, sur le plan juridique ce serait correct, mais sur le plan politique ce serait désastreux pour le pays », a-t-elle declaré dans une interview accordée ce vendredi 3 décembre au Nouvelliste dans laquelle elle fait le point sur les dernières déclaration de Edmond Mullet et les corrections à apporter au processus électoral pour le second tour.
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Haïti: « Je sais qu'il y a une tentation à demander au CEP d'appliquer l'article 122-2 contre certains candidats, comme le veut la loi électorale. Ma position est la suivante: je suis légaliste et constitutionnaliste. La loi est la loi. Si on l'appliquerait, sur le plan juridique on aurait raison. Mais, je demande de ne pas l'appliquer pour différentes raisons. D'abord, je ne crois pas que ceux qui ont manifesté le jour du vote avaient en tête cet article de la loi électorale. Deuxièmement, pour ne pas faire d'eux des martyrs et troisièmement, cela aggraverait la situation », a fait remarquer la candidate à la présidence, Mirlande Manigat.
« Je répète, a-t-elle insisté, que si on mettait cet article en application, sur le plan juridique ce serait correct, mais sur le plan politique ce serait désastreux pour le pays. Quel candidat exclurait-on dans ce cas, Michel Martelly, Charles-Henri Baker, puisque les deux étaient dans la manifestation ? Non. Entre le droit et la raison, moi je pense que parfois, il faut que la raison l'emporte sur le droit. »
La leader du RDNP a exhorté tous ses partisans à cesser les manifestations des rues visant à réclamer le respect de leur vote. « Attendons donc dans le calme les résultats du CEP. Du calme dans les esprits, du calme dans les rues », a-t-elle dit.
Par ailleurs, interrogé sur les recentes déclarations du patron de la MINUSTAH, la secrétaire générale du RDNP a estimé que les déclarations du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Haïti, Edmond Mullet, sont intempestives. « Je n'ai pas entendu ces déclarations, mais je les ai lu sur l' internet. Si le verdict populaire est respecté, le prochain gouvernement aura le support de l'internationale, si le verdict populaire n'est pas respecté, l'ONU et la communauté internationale s'en n'iront. Elles nous laisseront cuire dans nos jus...Je pense que c'est une déclaration intempestive », a-t-elle martelé.
« La question que je me pose c'est sachant que M. Mullet est un diplomate intelligent qui connaît le sens et le poids des mots qu'est-ce qu'il entend par verdict populaire ? A qui a-t-il adressé ce message, cette menace (ce ''pinga'', dit-on dans notre langue vernaculaire) ? Je n'ai pas la réponse à ces questions », a-t-elle renchéri d'un air ironique.
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