California a l'heure du Bilan
« Des emplois, des emplois, des emplois. Je vais devenir le roi de l’emploi en Californie »,affirmait Arnold Schwarzenegger quelques mois après avoir pris ses fonctions. Sept ans après, il disait sa tristesse de quitter ses fonctions en laissant une Californie avec un taux de chômage de plus de 12% alors qu’il est autour de 10% à l’échelle nationale. Sans tenir compte de la crise qui est passée par là, ses administrés ne lui pardonnent pas de leur avoir promis ce qu’il ne pouvait pas tenir. Résultat, il quitte le pouvoir avec 23% d’opinions favorables, le plus mauvais score jamais enregistré en Californie. Une côte de popularité qui suit très étroitement la courbe de l’économie californienne et les erreurs stratégiques de l’ancien acteur.
Le 6 janvier 2010 dans son discours sur l’état de l’Etat, Arnold Schwarzenegger annonce que« le pire est derrière pour l’économie californienne ». Pourtant deux jours après, il présente un projet de budget dans lequel il a taillé à la machette pour économiser des milliards de dollars sur le dos de l’enseignement, la santé et les services sociaux. Pour les californiens « Mr Muscle » qui a sauvé tant de fois le monde dans ses films, semble tout d’un coup bien impuissant lorsqu’il déclare : « J’aimerais dire des mots moins amers mais nous allons encore devoir tailler dans nos dépenses… Nous n’avons pas le choix. Au point où nous en sommes, que dire d’autre que la vérité ? »
Rod Kiewiet, professeur de Sciences politiques, analyse : « S’il faut couper la jambe à quelqu’un, autant le faire vite. Mais Arnold Schwarzenegger n’a pas voulu trancher dans le vif et maintenant on recommence à se demander quelle jambe faut-il couper ?». Le candidat au poste de gouverneur de la Californie qui avait promis lors de ses deux campagnes « de ne pas dépenser l’argent que la Californie n’a pas », laisse à son successeur un budget en déficit de 25 milliards de dollars.
La Californie, modèle en matière d’environnement
Son bilan est-il pour autant aussi peu honorable que sa côte de popularité actuelle ?« Schwarzenegger a été un bon gouverneur jusqu’en 2006, estime Robert Stern, président du Center for gouvernemental studies à Los Angeles. Ensuite son problème a été le même qu’Obama : l’économie s’est effondrée et on le tient pour responsable ».
D’après les analystes, il faudra plusieurs années pour pouvoir évaluer réellement l’ère Schwarzenegger. Il en est conscient lui-même : sa réforme des retraites « permettra aux contribuables californiens d’épargner 100 milliards de dollars… au cours des prochaines décennies ». Mais son nom restera surtout lié à la politique pro-environnementale qu’il a menée, avec surtout une loi phare : la loi AB32 adoptée en 2006 par laquelle la Californie s’engage à ramener en 2020 ses émissions de gaz à effets de serre aux niveaux de 1990. Un objectif très ambitieux, conforme au protocole de Kyoto et qui fait de la Californie un pionnier pour les Etats-Unis et un modèle au niveau mondial. Arnold Schwarzenegger réussit tellement bien à ancrer ces considérations environnementales dans l’opinion publique californienne, que la « proposition 23 » poussée par les lobbys de l’industrie automobile et pétrolière pour suspendre la loi AB32 sera facilement repoussée par les parlementaires californiens.
« Pourquoi la Californie est toujours le futur de l’Amérique », titrait le magasine Time en novembre 2009. « Parce que c’est l’Etat le plus vert et le plus divers des Etats-Unis. Parce que la Californie reste un formidable moteur d’innovation et un laboratoire des modes de vie de demain ». Une tendance accentuée par les années « Arnold Schwarzenegger ».
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